Le match tant attendu, entre le Cameroun et le Sénégal, se conjugue maintenant au passé : les rideaux viennent de tomber et le Sénégal est sur le podium.
Il administre, ainsi, la preuve qu’on peut bien dompter des lions indomptables avec le score de 3 buts à 1.
Impossible de ne pas tomber sous le charme de cette équipe sénégalaise qui a objectivement de l’allure, de l’élégance et de la prestance !
Impossible de ne pas penser, par moment, être dans le meilleur des mondes du sport, face à cette équipe sénégalaise si inspirée !
Effectivement, le Sénégal de ce jour, ici à Yamoussoukro, est une hybridation réussie de sérénité, de concentration, de capacité physique et d’intelligence de jeu.
On observant cette équipe sénégalaise pendant les premières minutes de jeu, eu égard à sa position de leader de sa poule, j’avais compris qu’il fallait :
1- laisser le ballon au Cameroun, faire un marquage strict, rétrécir l’aire de jeu et pousser nos adversaires à évoluer dans le sens de la largeur en stoppant leurs avancées ;
2-miser sur des balles de contre car la défense camerounaise est lourde et ne peut résister à nos véloces attaquants qui savent danser, balle au pied, et faire des changements de direction pour choisir les vents favorables ;
3- éviter les corners et les balles arrêtées, seules possibilités de cette équipe camerounaise qui, à y voir de très près, a vendangé son héritage footballistique.
Malheureusement nous avons pris un but, suite à un corner, ce qui était à craindre. Acceptons que le risque zéro n’existe jamais dans une œuvre humaine.
Ce jour est mémorable, il confirme et amplifie que :
– notre onze national peut produire un beau football et faire preuve d’efficacité et d’efficience, car seul le nombre de buts marqués et encaissés compte en matière de sport ;
– La greffe entre jeunes et anciens de la tanière nous a montré qu’elle est loin d’être ratée, elle a donné un produit à haute valeur footballistique ;
– nous savons dompter des lions et dompter notre pression, en comprenant que le succès passe par une tranquillité d’esprit;
– cette équipe sénégalaise a un effectif qui peut garantir, de façon durable et continue, sa fraîcheur dans cette CAN où la CAF a montré ses limites, en termes de programmation des matchs et de billetterie.
Cette CAF doit comprendre ce que signifie la bioclimatologie « science qui étudie l’influence des facteurs climatiques sur les êtres humains ».
A notre avis, organiser certains matchs de foot à 14h, en côte d’ivoire, c’est tuer le spectacle, étouffer le génie créateur. Par ailleurs, le système de billetterie est une catastrophe : un ami venant de Yaoundé n’a pas pu assister à ce match, malgré tous les efforts déployés.
Le football africain progresse mais la CAF est dans l’amateurisme.
Après cette digression, je reviens en surface pour faire noter que c’est la fête dans les villes ivoiriennes, si convaincues par les Lions de la Téranga, pratiquant un football où les muscles sont savamment commandés par une belle intelligence.
Continuons à travailler, continuons à y croire mais n’oublions jamais qu’en sport, la priorité c’est le match qui s’annonce.
Sportivement.
Papa A. Seck depuis Yamoussoukro
Note de la rédaction : « Il y’a des moments dans le match, où beaucoup de sénégalais pour ne pas dire tous, ont frissonné d’angoisse. L’intensité et l’importance du match entre deux adversaires décidés à faire valoir leur hégémonie en football, en était la cause. La réduction du score 2 buts à 1 pour le Sénégal à 7 minutes de la fin et le fléchissement physique de certains joueurs, en étaient quelques unes des explications les plus plausibles. Le 3ème but inscrit par Sadio Mané avait délivré tout un peuple. Le « Nanthio » national était à la conclusion d’une action de jeu triangulaire, dégagement du gardien Édouard Mendy sur Gana Guèye, qui ouvre sur Sadio Mané à la périphérie des 18 mètres. Son tir millimétré, limpide comme une arabesque et légèrement à mi hauteur, ira se loger superbement à l’angle droit de Onana.
Les camerounais, à l’instar de la chèvre de monsieur Séguin qui se battit avec le loup toute la nuit, finit par être dévorée le lendemain à l’aube. » Majib Sène