L’état de santé du président Ousmane Sonko s’est fortement détérioré hier nuit (mardi nuit), au point que ni ses avocats ni son médecin personnel n’ont été autorisés à le voir.
Il convient de rappeler que nous parlons du leader le plus en vue de l’opposition sénégalaise, qui court un risque manifeste pour sa vie. Il avait été évacué de la prison de Sebikhotane, suite à une perte de connaissance, pour être interné au pavillon Teranga de l’hôpital principal.
Malgré la dégradation continue de son état, des instructions auraient été émises pour le sortir de l’hôpital et le ramener en prison. Ses avocats ont fermement contesté cette décision, en s’appuyant sur le droit à la santé, l’obligation d’assistance à personne en danger et la responsabilité inhérente à la mise en danger de la vie d’autrui. Notamment, certaines de ses affections comme un taux de glycémie élevé et le début d’une insuffisance rénale n’avaient pas été traitées. C’est dans ce contexte que le président Sonko a de nouveau sombré dans le coma et a été transféré en urgence en réanimation.
Lorsqu’il a repris conscience, il m’a informé qu’il ressentait une paralysie de toute la partie gauche de son corps. Il souffrait également des nombreuses injections reçues pour des perfusions urgentes.
Son état s’est encore aggravé hier nuit, le plongeant dans une léthargie profonde toute la journée du 22 août.
Hier, en le quittant, j’étais très inquiet. J’ai alors alerté l’opinion publique, soulignant l’urgence de sa libération – d’autant plus qu’il est un candidat sérieux à l’élection présidentielle dans 7 mois.
Les épreuves qu’il a subies, le risque imminent pour sa vie face à l’indifférence de ceux qui détiennent le pouvoir, seront gravés dans l’histoire. Lorsque leur règne prendra fin, qu’ils ne se cachent pas derrière l’État de droit ou d’autres préceptes fondamentaux.
J’appelle les autorités à vérifier l’état de santé du président Sonko et à le libérer. Sa vie est en jeu.
La situation de Cheikh Bara Ndiaye et Hannibal Djimme, eux aussi en réanimation depuis plusieurs jours, est également préoccupante.
Bassirou Diomaye Faye, Amy Dia Fadilou Keita et Maimouna Diéye entre autres, n’ont-ils pas aussi le droit d’être jugés dans des délais raisonnables ou libérés conformément aux exigences du pacte international relatif aux droits civils et politiques?
L’arbitraire a atteint ses limites.
Maître Ciré Clédor Ly est avocat, membre du collectif de la défense du président Ousmane Sonko.