Même si les élections locales de 2022 sont derrière nous, leurs impacts négatifs continuent à servir de terreau fertile pour la campagne électorale à venir. Nombreux sont parmi les membres de Elan qui n’ont pas fini digérer cette débâcle. A ce jour, il faut reconnaitre avec objectivité l’ampleur du gâchis et ses conséquences désastreuses en termes d’image entraînant un émiettement significatif de l’électorat de Benno dans les 160 territoires concernés.
En 2019, souvenons-nous, du slogan de l’élection présidentielle: «les maires au cœur de la réélection du Président Macky Sall dès le premier tour ». Ce slogan fût une réalité, car SE Macky Sall a été réélu dès le premier tour. Et pour les 160 maires, la monnaie de ce billet de loyauté n’a pas été rendue.
D’autre part, les 160 anciens maires candidats choisis par le Président Macky Sall, ont été combattus par ses propres et proches collaborateurs à coût de millions. Pire encore, certains nouveaux maires qui ont «rejoint» la mouvance présidentielle ont bénéficié de promotion contribuant ainsi à la marginalisation des anciens maires et pionniers depuis 2011. Certains instigateurs de ces listes parallèles avaient un agenda caché (ils voulaient se faire une base) comme en témoigne leur candidature à la candidature pour 2024.
ELAN: une trouvaille salutaire, une originalité et un sursaut de dépassement jamais connu dans l’espace politico-médiatique au Sénégal
En Mai 2022, 160 maires en bons perdants de la Mouvance Présidentielle ayant compris les enjeux de l’heure ont décidé de tourner la page de cette sombre période pour aller résolument vers les élections législatives à hauts risques en mettant sur pied ELAN. La rencontre du 5 juillet 2022 avec le Président Macky Sall a boosté ce mouvement pour mener une campagne victorieuse aux législatives. La suite nous la connaissons: une victoire étriquée (synonyme de petite défaite) qu’Elan revendique en partie.
D’août 2022 à nos jours: la traversée du désert
Malgré ce sursaut, pour sauver la République d’une cohabitation qui serait fâcheuse à tous points de vue, ce mouvement de soutien a été laissé en rade par le Benno Bokk Yaakaar. Elan est resté debout et pour exister, il s’est appuyé sur sa plateforme whatsApp et son bureau provisoire dirigé avec sagesse et clairvoyance par Doyen Ay LO, ancien Maire de Taïba Ndiaye. Les sorties médiatiques de Elan ont toujours servi à alerter et à rappeler la nécessité d’une réconciliation et d’une remobilisation à la base. Elan n’a jamais été entendu. Pensons-nous que la représentativité d’Elan a été faussement et injustement appréciée par le landerneau politique ?
L’avenir politique d’Elan appartient à tous ses membres
Le Président Macky Sall, ayant longuement et mûrement réfléchi, ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2024, même s’il y a droit. Nous avons unanimement salué l’homme d’honneur doué d’éthique et de responsabilité. En attendant, le choix du candidat de notre large coalition, Elan doit rester en ordre de bataille pour apprécier et valider ce choix par la tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire. Même si Elan n’est pas pris au sérieux, Elan est une structure sérieuse, un mouvement de 160 porteurs de voix partout au Sénégal qui ne se doit de brûler aucune étape. Elan, composé de vaillants leaders, ambitieux et porteurs de bilans incontestables négociera et défendra ses intérêts avec le candidat.
Elan tire encore une fois la sonnette d’alarme et appelle à l’unité et au dépassement et revendique l’application de la symétrie des attentions par le Président Macky Sall
Ayant tiré les leçons positives de nos déboires lors des élections locales passées, Elan évitera coûte que coûte la loi des séries. Et nous ne serons tenus responsables en rien de ce qui adviendra.
Si nous voulons éviter à notre grande coalition la malédiction des locales, il faut appliquer à Elan la symétrie des attentions : donner la même considération, la même écoute bref la même attention à Elan que les autres entités au sein de Benno.
Bouna KOITA
Ancien Maire de Dialambéré
SG de Elan