Ce vendredi, la communauté musulmane internationale célèbre la Journée mondiale dédiée à Al-Quds (Jérusalem) où se situent le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, sur l’esplanade des mosquées. La Journée mondiale d’Al-Quds est un événement annuel destiné à protester contre le contrôle israélien sur Jérusalem et à exprimer la solidarité avec le peuple palestinien. Elle a été instaurée en 1979 par l’Ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique d’Iran, et se déroule le dernier vendredi du mois de Ramadan.
Occasion pour le ministre des affaires étrangères de le République islamique d’Iran, Hossein Amirabdollahian, de la rappeler « la nécessité d’un soutien mondial à la question palestinienne ».
Ci-dessous, sa longue lettre :
Nous célébrons cette année la Journée mondiale d’Al -Qods dans un contexte où l’humanité est témoin de l’un des plus grands crimes et génocides de l’histoire.
L’immense tragédie humaine qui se déroule en Palestine et en particulier à Gaza au cours des six derniers mois, est une autre manifestation regrettable et triste de la violation historique des droits du peuple opprimé et résistant de la Palestine et de la violation des lois et réglementations internationales dans la zone géographique des territoires occupés d’un peuple où s’exercent ouvertement des actes de force et toutes sortes de crimes internationalement reconnus contre les propriétaires originaux de la terre palestinienne par le régime temporaire et illégitime israélien.
Ces jours-ci, non seulement des hommes, des femmes et des enfants innocents palestiniens sont massacrés par ces criminels, mais également les hôpitaux, les centres médicaux et de secours, les mosquées et les églises sont visés par la cruauté des autorités et des militaires de ce régime faux et bestial.
Sans aucun doute, les actions des sionistes peuvent être considérées comme une violation des principes les plus évidents des droits de l’homme et un exemple flagrant de crimes contre l’humanité, de génocide, d’apartheid et de nettoyage ethnique.
La poursuite du génocide et des crimes de guerre dans la bande de Gaza, le massacre de plus de 33 000 Palestiniens en 6 mois environ dont une majorité de femmes et d’enfants, ainsi que l’interdiction par le faux régime israélien de l’acheminement de l’aide humanitaire et alimentaire dans la bande de Gaza, et le recours de ce régime à affamer les habitants de Gaza dans le but de poursuivre le génocide des femmes et des enfants et de les déplacer de force vers le Sinaï et les territoires jordaniens, voilà ce qui a sonné l’alarme quant à la survenance d’une catastrophe humanitaire inédite du siècle.
Il est désormais clair que le régime israélien, en assiégeant complètement la bande de Gaza et en entravant l’acheminement de l’aide humanitaire immédiate et suffisante, poursuit l’objectif dangereux de créer les conditions d’un effondrement social et civil sur place et de détruire toute trace de vie et d’identité de la Palestine historique et civilisationelle. La tentative du déplacement forcée des habitants de la bande de Gaza est une preuve évidente de la politique malveillante de ce régime criminel de vouloir anéantir délibérément le peuple et l’identité palestiniens.
Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire que les éléments prouvant la perpétration de génocide et de massacre massif par le régime sioniste dans la bande de Gaza fassent l’objet de l’attention des instances internationales, du Conseil de sécurité des Nations Unies et de la Cour pénale internationale, et que des mesures préventives et punitives efficaces soient prises dans ce domaine.
De plus, en tant qu’une mesure urgente et primordial, il est nécessaire qu’avec l’aide de l’Organisation des Nations Unies, de la Croix-Rouge internationale et de la communauté mondiale, le point de passage de Rafah et d’autres points de passages humains soient rouverts dès que possible afin de permettre à la population de Gaza dont des femmes et des enfants de continuer à vivre.
Dans le cadre des instances internationales, nous avons eu des échanges constants avec le Secrétaire général des Nations Unies et la Croix-Rouge internationale sur le plan de la coopération humanitaire en la matière. Dans tous ces pourparlers, ainsi qu’au cours des négociations avec les pays islamiques, la priorité de fournir de l’aide humanitaire et à la fois la nécessité de mettre fin à la guerre, a été souligné sérieusement. Même si nous avons vu que le secrétaire général des Nations Unies et la présidente du Comité international de la Croix-Rouge ont entrepris des démarches importantes à ce sujet, mais dans l’ensemble, à cause d’un soutien total de la Maison Blanche et de certains pays occidentaux au régime israélien, ces efforts humanitaires n’ont pas atteint les résultats souhaités.
Il est malheureux de constater qu’après près de 6 mois depuis le début des attaques brutales du régime usurpateur sioniste contre la bande de Gaza, nous sommes témoins d’une inaction chronique de la part de la communauté internationale, en particulier des Nations Unies et du Conseil de sécurité de cette Organisation dont la tâche principale est d’assurer la paix et la sécurité internationales.
Il est tout à fait clair que les États-Unis ont joué un rôle majeur dans la poursuite de la guerre au détriment de la fin de celle-ci !
D’un autre côté, on s’attendait à ce que l’Organisation de la coopération islamique, en utilisant ses diverses capacités politiques et économiques et ses outils de pression, assumait tout son rôle pour mettre fin à la guerre, mais malgré la tenue de diverses réunions, cette organisation n’a pas pu jouer son rôle de manière efficace et attendu dans ce domaine.
Nous espérons que pendant les jours restants du mois sacré du Ramadan, grâce aux efforts des pays musulmans et à la responsabilité pratique de la communauté internationale, des mesures sérieuses seront prises pour acheminer des aides humanitaires afin de sauver la population opprimée de Gaza de la famine. Nous espérons également qu’avec la bénédiction de ce mois sacré, nous assisterons à l’unité et la cohésion islamiques, régionales et internationales ainsi qu’aux efforts conjoints à travers le monde en faveur d’un soutien plus efficace au peuple opprimé palestinien, et que nous serons témoins des mesures sérieuses et dissuasives au niveau régional et international pour mettre fin à la cruauté de ce régime d’apartheid et terroriste contre le peuple opprimé palestinien.
Il ne fait aucun doute qu’en dépit des conditions humanitaires douloureuses et de la situation de guerre dans les territoires palestiniens, le peuple musulman de Palestine et les habitants de la bande de Gaza et de Cisjordanie restent fermes dans leur volonté et foi afin de défendre leur patrie et leurs droits naturels internationalement reconnus et de continuer à résister avec détermination contre ce régime occupant et criminel.
Aujourd’hui, le monde entier est attristé par la situation de la Palestine et de ce peuple opprimé qui reste ferme malgré des conditions particulièrement tragiques qui reflètent toutes les souffrances de l’humanité et des peuples libres du monde.
Nous sommes convaincus qu’en ce moment historique, tous les peuples du monde épris de liberté et de paix demandent à la communauté internationale, en particulier l’ONU et les pays islamiques de préparer les terrains nécessaires visant à œuvrer en vue d’une paix durable, à garantir pleinement les droits bafoués des Palestiniens et à mettre fin aux terribles crimes du régime sioniste dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Consciente de la nécessité de réhabiliter pleinement les droits du peuple palestinienne et de mettre fin à l’occupation la plus importante et la plus douloureuse du siècle, la République Islamique d’Iran est fière de se tenir aux côtés du peuple palestinien depuis plusieurs décennies.
Rappelant l’importance de la question palestinienne en tant que question la plus importante du monde islamique, et soulignant la nécessité pour la communauté internationale de prêter attention à l’occupation en tant que racine réelle et fondamentale de la crise en Asie occidentale et le régime sioniste comme la cause la plus importante de l’insécurité et de l’instabilité dans la région, la République Islamique d’Iran croit en la nécessité de résoudre fondamentalement cette crise chronique historique qui est une blessure profonde sur le corps et la conscience de l’humanité et du monde musulman.
La Journée mondiale d’Al- Qods qui est l’initiative de l’Imam Khomeini (RA), le grand fondateur de la République Islamique d’Iran pour attirer l’attention responsable du monde entier sur la question palestinienne, est également une occasion importante pour déclarer la solidarité unifiée et mondiale avec le peuple opprimé de la Palestine et exprimer l’indignation et le dégoût envers le régime usurpateur sioniste, ainsi que pour condamner les partisans de ce régime faux et criminel et accorder une attention responsable aux véritables racines de la vieille et douloureuse crise palestinienne.
Les occupants sionistes et les partisans connus de ce régime, en se concentrant sur l’opération Tempête Al-Aqsa – qui fut une réaction inévitable du peuple palestinien face à des crimes et violations de ses droits naturels, au massacre et à la répression, au sacrilège de la mosquée d’Al-Aqsa et l’insulte aux valeurs sacrées des musulmans – cherchent à accuser la résistance et le peuple palestinien d’être à l’origine de la guerre en cours contre Gaza et tentent maladroitement de détourner l’esprit de l’opinion publique mondial de la vérité et de la véritable racine de la crise palestinienne, tandis que la véritable racine de cette crise réside dans l’occupation de la terre palestinienne pendant 75 ans par un régime faux et sans racines et dans la violation des droits fondamentaux, naturels et légitimes d’un noble peuple.
Tant que la cause principale de la crise ne fera pas l’objet d’une attention sérieuse et que des mesures responsables ne seront pas prises pour la traiter, la paix et la sécurité durables ne pourront pas s’instaurer dans la région et dans le monde.
La Journée mondiale d’Al-Qods est l’occasion de réfléchir à une véritable solution responsable et durable.Soulignant le droit naturel et inhérent du peuple palestinien à résister légitimement à l’oppression et à l’occupation, la République Islamique d’Iran a présenté par une action responsable, une initiative démocratique pour la question palestinien et l’a enregistrée auprès des Nations Unies, et estime qu’en organisant un référendum avec l’aide de l’ONU, avec la participation de l’ensemble des habitants originaux de la Palestine dont des chrétiens, des musulmans et des juifs, cette solution pourra mettre fin à la crise la plus ancienne et la plus douloureuse du siècle dans la région et dans le monde.
Par Hossein Amirabdollahian
Ministre des Affaires Etrangères de la République Islamique d’Iran