Dakarmidi – L’Inspection contrôle et services (ICOS), saisie par l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public (AGETIP), a rendu son verdict sur le marché Sandaga, recommandant la destruction du bâtiment principal construit en 1933.
Un avis technique au menu des discussions dans l’après-midi d’hier lundi, 26 octobre, entre Abdou Karim Fofana, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, et l’Ordre des architectes du Sénégal. Qui, de leurs côtés, sont divisés sur la question, rapporte L’Observateur, dans sa livraison du jour.
Car, certains soutiennent l’idée de démolition-reconstruction, à l’instar de l’ingénieur-architecte Pierre Goudiaby Atepa. Qui explique : « l’état de la construction n’est plus bonne. Il faut démolir et reconstruire à l’identique. Je convoque la jurisprudence architecturale ou technique en rappelant qu’il y a quelques années, le marché Kermel avait brûlé. Il a été reconstruit à l’identique. »
D’autres militent pour la conservation du site. Mamadou Berthé, expert en conservation du patrimoine architectural et urbain défend cette position, plaidant pour la restauration et la sauvegarde du bâtiment.
« Ce n’est pas n’importe quel bâtiment, argumente-t-il. C’est un bâtiment classé sur la liste des monuments historiques. L’ouvrage bâti représente une très grande valeur du point de vue de l’histoire, des techniques de construction, de l’art et de l’architecture. C’est un des meilleurs exemples de l’architecture soudano-sahélienne dans notre paysage urbain. C’est un chef-d’œuvre. Et un chef-d’œuvre dégradé, on ne le démolit pas. Démolir un chef-d’œuvre, c’est faire perdre sa valeur authenticité. On le restaure, on le réhabilite, on le préserve. C’est ce que prévoit le régime des sites et monuments historiques, qui est un texte de loi. Certes, il y a des problèmes, mais techniquement, on peut les régler. Cela s’est fait pour la gare, pour le Building administratif, je ne vois pas pourquoi cela ne se fera pas pour le bâtiment central du marché Sandaga ».
En attendant de trouver une issue à ce dilemme, El Hadj Malick Gaye, Dg de l’AGETIP, annonce la création d’un parking souterrain de plus de 2 500 m2 et la restauration de la grande esplanade.