Dakarmidi – Le maire de Dakar a servi une leçon magistrale à Macky Sall. Sans l’interpeller directement, Khalifa Sall a, à travers un français tranchant, prouvé qu’il est un pur produit de Senghor. Il a appris à connaitre le père de la nation sénégalaise même s’il avoue l’avoir peu fréquenté parce qu’étant très jeune, au moment où le président poète était aux affaires.
Mais que de leçons instructives, il a tiré de ce privilège, d’avoir fréquenté le « grand » Senghor, de faire partie des militants de sa formation politique, de croire à la même idéologie que lui et d’apprécier son énorme legs pour le Sénégal, ce dernier principalement constituée d’une Nation forte. Seulement Khalifa a très mal dans sa peau aujourd’hui lorsqu’incapable, il assiste à la détérioration de la grande Nation laissée par Senghor et qu’Abdou Diouf n’a pu totalement préserver.
Pour lui, le Sénégal de nos jours est marqué par des fissures qui affectent en profondeur son Etat qui n’est plus que l’ombre de lui-même. « On n’a plus une administration neutre, (…), le particularisme émerge, l’administration est politisée », a déploré très amèrement le maire de Dakar. Continuant sur cette même lancée, il dira que le Sénégal n’est plus cet Etat crédible, cet instrument, ce creuset autour duquel, se retrouve et s’y sentent serviteur chaque sénégalais de quelque bord qu’il se trouve.
Le plus grave pour le patron de la coalition « Taxawu Ndakaru », c’est que les hauts cadres de l’administration sénégalaise ont les mains liées. Il révèle sur ce registre dans l’émission « Grand Jury » où il était l’invité ce dimanche, qu’ils sont tous militants du PAP (Parti au pouvoir), aux prix de leur carrière et d’éventuelles opportunités, alors qu’ils sont serviteurs de l’Etat.
Khalifa Sall dira que ces hauts cadres préfèrent se départir de leur patriotisme et de leur neutralité au profit d’intérêts politiciens crypto-personnels. Ce qui désacralise la République. Au regard de tous ces manquements, il invite tous les sénégalais à la reconstruction en passant par la réconciliation nationale, la reconsolidation et la refondation des bases de l’Etat. « Il faut re-crédibiliser l’Etat », tonne le maire de la capitale sénégalaise. Bien qu’il n’ait pas cité de nom, Khalifa Sall a pourtant pénétré à distance, la conscience de Macky Sall qui, il appelle à se conformer à la copie de Senghor s’il veut réussir sa politique.
Selon Khalifa Sall, Macky Sall, doit donner priorité aux ressources humaines en tenant bien le legs de ses prédécesseurs qui lui ont chacun laissé un beau héritage qu’il a le devoir moral et l’obligation de préserver à tout prix à travers une gouvernance apaisée participative et inclusive. Par ricochet, il a demandé à faire abstraction au pétrole et au gaz qui selon lui, ne sont que des appoints, la priorité à l’en croire, est dans l’agriculture et les autres secteurs vitaux du développement qui ont jusque-là, porté le Sénégal.
La Rédaction
