Affolant, aveuglant, grisant voire déroutant, le pouvoir, surtout en Afrique, surdimensionne faussement l’élu. Il est pratiquement impossible dans les pays de notre cher continent, de compter sur l’intelligence, la vision et les valeurs humaines d’un leader politique d’avant la prise des rênes d’un terroir. Raison pour laquelle, nous ne cesserons jamais d’être convaincus, qu’entre la théorie de futurs actes et leur application au moment venu, combien le fossé est grand !
” Le Roi ” eut gagné l’estime, la confiance et l’affection d’une certaine majorité de citoyens de son empire, il y’a huit ( 08 ) ans de cela. On lui confia la terre des Ndiadiane Ndiaye, Alboury, Lat-dior, Aline Sitoe Diatta et autre Ibra Almamy, pour nous réinoculer la grandeur, l’abnégation et la bravoure dans le travail. Afin que nous puissions apercevoir le bout du tunnel du développement. Et, malheureusement, voilà où nous en sommes présentement. Une atmosphère à la morosité.
De la Patate Chaude
Faisant du pouvoir une épée de chevet, quelqu’en soient les dérives et bassesses d’une certaine gouvernance, il eut à choisir comme principales stratégies, le forcing, le ” ça passe ou ça casse “, l’intimidation judiciaire, la prison ou l’éligibilité de ses adversaires les plus menaçants — Karim Wade et Khalifa Sall en sont désormais les plus visés —. L’un bénéficiant d’une grande formation politique ( Le Pds ), jouissant ainsi d’un bloc électoral important, donc, politiquement dangereux pour le ” Roi “, et l’autre affichant l’aura d’une carrière politique riche et efficace, eu égard à son cursus au Parti Socialiste. D’ailleurs, le clash avec son camp politique originel a affaibli celui-ci. Preuve : lors des dernières compétitions locales en 2014, sur les dix-neuf (19) communes de Dakar, il eut à remporter seize ( 16 ) de l’ensemble de ces dites mairies d’arrondissement. Les grands analystes enseignent déjà que jamais le locataire de la ” Maison blanche ” de l’Avenue L. S. Senghor, n’osera se présenter à une élection quelconque face à Karim et à Khalifa.
Nonobstant les emprisonnements et les exils enregistrés, ces deux opposants resteront toujours de la patate chaude, par – devers les mains du ” Roi “. Et mieux, si aujourd’hui, il est impossible au premier parmi nous, détenant justice, armée, police et gendarmerie sous son unique contrôle, de gagner une élection à Thiès, Touba/Mbacké, Ziguinchor, Dakar et autres grandes agglomérations, c’est parce que les bouts de bois de dieu qu’il administre depuis 2012, n’épousent pas, et d’ailleurs, rejettent son mode de gouvernance : un régime policier, une économie tristement délabrée, des crises excessives de valeur humaine, une justice à double vitesse etc…
Un Gouvernement d’Union…
En voulant anéantir et priver d’une liberté d’expression démocratique à tout adversaire ambitieux —— et même à des éléments de sa propre écurie — rien que pour perdurer sur un trône chancelant, il s’est lui-même esseulé avec un front contre un mur de non-retour. Ce qui explique aujourd’hui son rapprochement avec des hirondelles politiques, en quête d’un printemps qu’est le pouvoir, bien que n’ayant personne derrière eux. La plupart parmi ces bois morts se pavanait, grâce à l’ombre et l’aura du Président Abdoulaye Wade, un géant multidimensionnel de la démocratie en Afrique et au Sénégal.
En attendant, ce qui se trame en sauvetage, plutôt en un gouvernement d’union, il y’a lieu de rappeler que la démocratie n’est jamais de trop. Acceptons que nous étions, en comparaison avec plusieurs pays, à un niveau acceptable. Présentement, en 2020, nous affichons une dégringolade démocratique au frontispice des nations du monde. Seulement, si nous respirons l’espoir d’un futur meilleur, c’est parce que tout simplement, nous croyons mordicus que, tout a une fin.
Journaliste-formateur
Membre de la Fédération Nationale
des Cadres Libéraux. ( F.N.C.L. ).
E-mail : olympress45@yahoo.fr