Dans le souci de faire passer son projet de loi sur le parrainage avec sa majorité mécanique sans être dérangé par les manifestations de l’opposition, le mouvement Y’en a marre et d’autres organisations devant la place Soweto, le président Macky Sall par l’entremise du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a mis des stratégies machiavéliques pour les contrecarrer : retour sur la journée du jeudi 19 avril où un « 23 juin bis », qui était une Mission Impossible pour l’opposition.
A la veille, le préfet de Dakar Alioune Badara Samb avait interdit toutes manifestations devant l’Assemblée Nationale avec comme motifs : violation de l’arrêté Ousmane Ngom, menaces de trouble à l’ordre public, risques d’infiltration par des individus, risques d’affrontements entre personnes appartenant à des camps opposés, entrave à la libre circulation des personnes et des biens.
-Le jour J, à l’exception des députés de l’opposition, Toussaint Manga, Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, Mame Diarra Fam, qui « chahutaient » le vote, s’il n’y avait pas des perturbations venant de l’assistance on peut en déduire que ce sont les militants de l’Apr qui ont rempli tôt le matin les places réservées aux citoyens désirant suivre la plénière.
-Les forces de l’ordre ayant mis en place un dispositif de filtre à l’entrée de la ville avec comme mot d’ordre « tout est permis sauf tuer », il fût impossible à d’autres partisans notamment ceux de l’opposition d’accéder à la place Soweto encore moins à l’Hémicycle. Dans l’ensemble du territoire Nationale, les policiers tiraient à bout portant des gaz lacrymogènes sur les populations, réprimant certains avec des coups de matraque.
-Couper la tête à toute formation, arrêtant tour à tour Idrissa Seck, Malick Gakou, Thierno Bocoum, Kilifeu et cie, hélas « l’opposition était réduite à sa plus simple expression » pour constater que la loi allait passer comme une lettre à la poste sous la supervision effective de Moustapha Niasse qui se chamaillait tant bien que mal avec des députés du peuple.
En définitive, avec ce plan si machiavélique de la part du régime de Macky Sall qui se proclame démocrate, l’opposition se serait vue injecter un « poison » d’avril qui a paralysé tout son système revendicatif et si elle ne trouve pas vite l’antidote pour détruire ce virus du parrainage quand sera-t-il de tous ses candidats à l’élection présidentielle de 2019 ?
Serigne Babacar Dieng
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