Inondations au Sénégal : problématique de la transparence dans la gestion des ressources allouées aux différentes stratégies de mise en oeuvre des politiques publiques de prévention et de gestion des inondations. Qui pour la reddition des comptes ?
Par Abdou Sané
Jusque -là , la prévention et la gestion des inondations étaient fondées sur une approche conjoncturelle et sur un pilotage à vue .
Les structures en charge des inondations naissent et disparaissent selon la conjoncture et sans évaluation rigoureuse à la fin de leur mission.
A titre indicatif voici quelques structures qui ont eu à agir au nom des inondations sans avoir fourni à notre connaissance un bilan exhaustif à la fin de leur mission
L’Agence nationale de lutte contre les inondations et les bidonvilles(ANLIB);du plan Jaxay et du projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles( PCLSLB).
.La commission nationale de gestion prévisionnelle des inondations (CONAGPI), Créée en 2001 a cédé la place à une nouvelle structure dénommée commission nationale de prévention, de supervision et de suivi de la lutte contre les inondations (CNPSSLI) en 2007 et placée sous l’autorité du Premier Ministre et sous la coordination du Ministère de l’Intérieur. A l’époque pour marquer une grande volonté politique contre les inondations le gouvernement a cru bon de placer les inondations à un niveau institutionnel central : la primature. Malgré tout, les inondations ont persisté ; ce qui serait à l’origine de la création du comité national de lutte contre les inondations (CNLI).
. Le Comité national de lutte contre les inondations (CNLI) est Créé en 2010 sous l’égide du Ministère de l’Habitat et de la Construction, puis rattaché au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement en 2012. En 2013, il a été placé sous la coordination du Ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des Zones d’Inondation sous le nom de Comité National de Gestion des inondations( CNGI). Les interventions en matière de lutte contre les inondations sont directement supervisées par la Primature à travers des rencontres hebdomadaires.
Aujourd’hui c’est La direction de la prévention et de la gestion des inondations qui en rapport avec d’autres secteurs a la mission de mettre nos populations à l’abri des désagréments liés aux inondations.
Enfin il ya la mise en place d’un comité de
gestion du projet » Fonds spécial de gestion des inondations » à travers un arrêté ainsi libellé .
Arrêté ministériel n°5618 du 6 août 2012, portant création d’un comité de gestion du projet «Fonds Spécial de Gestion des inondations».
Article premier. – Il est mis en place un Comité de gestion du projet «Fonds Spécial de Gestion des Inondations».
Art. 2. – Le Comité de gestion est composé de trois membres :
– Déthie Ndiaye, Mle de solde 378 200/B, Directeur de l’Administration Générale et de l’Equipement du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Président et gestionnaire du compte de dépôt ;
– Mamadou Alpha Sidibé, Mle de solde 607 926/Z, Secrétaire Exécutif du Comité National de lutte contre les Inondations et rapporteur du Comité de gestion ;
– Babacar Guèye, Mle de solde 513 452/F, Conseiller technique au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement membre.
Art. 3. – Le Comité de gestion est chargé de gérer l’utilisation des fonds mis à la disposition du projet « Fonds Spécial de Gestion des Inondations » et ouvert dans les écritures du Trésorier Général.
Art. 4. – Le Directeur Général de la Comptabilité publique et du Trésor, le Directeur de l’Administration Générale et de l’Equipement du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le Directeur du Budget, le Directeur de la Dette et des Investissements et le Contrôleur des Opérations financières, sont chargés chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera enregistré, communiqué et publié partout où besoin sera.
(Journal officiel no 6724 du samedi 20 avril 2013).
La multitude de structures d’intervention dans le domaine de la lutte contre les inondations édifie sur l’absence d’une vision claire et durable.
C’est dans ce sens que nous gardons l’espoir d’une rupture dans la démarche avec l’avènement du nouveau régime qui au terme d’un conseil interministériel a rassuré du point de vue de l’approche et de la volonté politique car cherchant à identifier les causes structurelles en vue d’apporter des solutions structurelles adossées à une rigueur de transparence dans la gestion des ressources dédiées aux différents mécanismes de prévention et de gestion des inondations .
La récente sortie du brillant et charismatique premier ministre Ousmane Sonko à Saint Louis en est l’illustration parfaite.
Abdou Sané, géographe environnementaliste
Email : abdousanegnanthio@gmail.com