Dakarmidi- LA DOT FAIT POLÉMIQUE AUX ÎLES COMORES: LA PLAIDOYERIE D’UNE VICTIME
Entre la religion, la tradition et l’autorité civile, la dot constitue le point d’encrage des sujets sensibles des unions légales dans nombre de pays d’Afrique. Examinons le phénomène en faisant une incursion dans les enclaves de la société comorienne où le témoignage d’une femme meurtrie ressort l’autre visage des injustices sociales.
Le mariage aux Comores est associé à la dot offerte à la « mariée » sous forme d’argent, de bijoux ou de soieries. C’est la condition de validation du mariage. On est en droit de s’interroger. Ces dots sont-elles cependant toujours respectées et honorées selon les us et coutumes? Combien de femmes comoriennes sont victimes de la non application de cette règle après le mariage? Quel est le profil des hommes qui abusent de la faiblesse des femmes dans la société comorienne? Profitent-ils, de connivences au sein de l’Etat, et de la négligence des familles qui jadis protégeaient jalousement l’honneur de leurs filles? Peut-on concilier le droit coutumier ou religieux et le droit civil comorien, en cas de non-paiement de la dot, d’abus de confiance ou de tromperies ?
Ce sont des questions de justice sociale auxquelles sont confrontées les femmes comoriennes et dont les éléments de réponse ont été relatées par Madame S.K, salariée d’une ONG internationale.
Dame S.K. vit et travaille en Occident, et plus précisément en Suisse. Bien qu’issue d’une famille de grande notoriété aux Comores, elle a été abusée sexuellement par son ex-mari qui est un chef de banque. Ce dernier lui avait fait la promesse d’une dot d’un montant vertigineux. Elle a accepté de témoigner, non pas pour elle, mais, pour toutes les femmes comoriennes, victimes de ces pratiques, qui ne pourront jamais s’exprimer à ce sujet. « Aux Comores, la folie des grandeurs, le fameux « mas-tu-vu » ou le cynisme de la gente masculine. Ces extravagences conduisent souvent le prétendant à s’engager sur une dot exceptionnelle pour tenter de séduire la future belle-famille, et de conquérir le cœur de sa future dulcinée. Le dol est reconnu si le prétendant n’honore pas son dû. Cependant, il ne peut pas réparer les souffrances de ces femmes manipulées, méprisées délaissées et démunies face à un droit coutumier, souvent gangréné par les conflits d’intérêt.
Le cas de cette femme dont sa propre belle-sœur, c’est à dire la femme de son frère utérin était complice du délinquant mari Mauricien monsieur I.G, en machination avec son père afin de nuire à l’intégrité de cette famille. Les raisons? Seuls les malfaiteurs seront le dire. Trois ans et demie après c’est-à-dire de décembre 2015 à ce jour Cette victime déplore royalement les comportements malveillants de ces derniers dont sa belle-sœur; des membres du gouvernement comorien entre autres. Par ailleurs la victime exige que la dot lui soit remboursée à la hauteur de seize Mill euros et tout ce qui lui revient de droit tél que le dise la loi y compris le sein Coran.
Dame S.K s’est confiée à notre reporter en ces termes: «Je connais bien la situation puisque j’ai été moi-même victime. Mon mari, I G s’était engagé devant des Témoins et toute ma famille à me verser une dot de sept millions cinq cents francs comoriens, pièces d’or et argent en espèces compris, sous seing privé. Étant financièrement autonome, en guise de dot; je ne lui avais demandé qu’un Coran et la rénovation de la Mosquée de ma défunte mère dont le budget était déjà opérationnel. Deux mois après notre union, mon ex-mari vient à Moroni pour affaires, et saisit cette occasion pour décider de se marier d’une autre femme. Informée, j’ai sollicité le grand Cadi pour obtenir le droit de divorcer. Mon ex-mari fut convoqué par celui-ci qui lui a interdit de prendre pour épouse une autre femme que moi tant qu’il ne se serait pas acquitté de cette dot. M.G.I n’a jamais tenu à ses engagements. Il a été interpelé par le Procureur qui, de son côté, a avoué son incapacité à faire respecter cette loi. Ce dernier m’a suggéré de porter plainte et de poursuivre mon ex-mari au pénal. C’est à ce stade qu’est l’affaire actuellement. Je suis déterminée à aller jusqu’au bout pour que justice soit faite. Il faut noter que dans mon affaire, le cynisme du procureur en dit long sur les conflits d’intérêt et le machinisme qui parasitent la justice de plus pèsent sur les droits de la femme aux Comores . J’espère que cette affaire alertera les plus hautes autorités de l’Etat car au-delà des souffrances psychologiques, individuelles et des comportements déviants des hommes vis-à-vis des femmes, ces pratiques révèlent des dysfonctionnements du système judiciaire au détriment des droits des femmes aux Comores et des membres du gouvernement comorien sont identifiés complice de cet acte barbare pour des fins économiques et politiques. Une façon d’intimider les femmes qui osent dénoncer? »
Témoignage de l’avocat, Me Saïd Larifou, à sa cliente.
« Au sujet de la procédure relative à la demande de paiement de la dot , il existe aux Comores une juridiction civile et une juridiction religieuse, notamment celle de Cadi, seule habilitée à statuer sur notre demande . Par inadvertance, j’avais saisi le juge civil de ta requête et lorsque j’ai appris de l’existence d’une autre juridiction c’était trop tard. Le juge cadial m’a demandé d’attendre la décision d’incompétence du juge civil avant de le saisir. Je l’ai donc saisi après. J’ai alors plaidé une deuxième fois, le dossier, devant le Cadi qui bizarrement a rejetté notre demande estimant que le juge civil saisi avant lui ne s’est pas déclaré incompétent pour statuer sur notre demande mais l’a examinée et rejettée ensuite. Je suis dans l’obligation d’attendre que la cour d’appel rende sa decision d’incompétence pour ressaisir le Cadi. C’est complexe à expliquer mais je tenais avec retard à donner les éléments de compréhension de ton dossier qui est toujours en cours ».En outre selon maître Larifou l’homme en personne travaille en connivence avec le gouvernement actuel des îles Comore avec son système de corrupteur qui lui permet de faire tout ce qu’il envie de faire. Pour rappel l’homme en personne c’est un banquier répondant au nom de Christian gouranna alias Ibrahim de son nom Musulman d’origine mauritanienne.
À l’heure où nous mettons sous presse ce papier, l’affaire est toujours pendante.
À suivre…
Aliou.B.Mané