Dakarmidi – Yahya Jammeh, le président Gambien sortant ne veut pas décidément sortir par la grande porte. Les œillères qu’il a placées sur ses yeux l’empêchent de voir la réalité du terrain qui s’articule autour d’une forte pression internationale dont les auteurs réclament à l’unanimité, son départ du pouvoir sans délai ni condition. Lors de la conférence de presse commune animée par Macky Sall et son homologue français, François Hollande, ce dernier est monté au créneau, pour crier haut et fort dans un discours concis et en des termes fermes, qu’aucune transaction n’est possible, il faut que Jammeh parte sans délai ».
Un peu après cette déclaration, Jammeh recevant une délégation au State House, a donné l’impression de n’être effleuré par cette forme de pression, qu’il trouve ridicule à la limite et infondée. Sans doute, il ne s’attendait pas à une tendresse et à des caresses de la part des africains et des occidentaux. Aujourd’hui il est presque certain au vu de la forte pression de la communauté internationale qu’il tombera, mais à quel prix?
Que prépare-t-il en effet dans ses bases arrières de Kanilai? Un soldat exilé au Sénégal, qui a fait 09 mois à Kanilai, a décidé de se livrer sous le sceau de l’anonymat à notre rédaction en ces propos« Nos conditions de vie étaient acceptables à Kanilai, des « précheurs » qui viennent souvent à notre rencontre, insistent sur le mot « martyr » comme s’ils nous préparaient à d’éventuels combats-suicides. Nous ne voyions presque jamais Jammeh, mais nos chefs nous faisaient comprendre que la vie de Jammeh devait être à toute occasion protéger, au risque et au péril de nos vies. Ces camps aménagés spécialement pour nos entraînements pouvaient contenir jusqu’à 10.000 commandos, mais quand j’y étais, nous étions entre 6500 commandos à 7200. Pendant des nuits et des nuits, nous devions aussi charger dans des hangars tenus secrets, des centaines de caisses remplies d’armes et de minutions. Jammeh sait qu’il va partir, mais il veut emporter, dans sa chute, beaucoup de ses compatriotes, saccager nos biens et les biens du pays, malmener les sénégalais et humilier les gambiens en général. L’Etat du Sénégal a l’obligation de mener ce combat, au nom de la communauté internationale, ce, en toute intelligence, en privilégiant l’information, car Kanilai depuis quelques temps, n’est plus la base arrière principale de Jammeh, ce dernier a fait éparpiller un peu partout dans le pays, ses troupes ainsi que ses cargaisons. La CEDEAO doit maitriser la stratégie de Jammeh, avoir son calendrier, éplucher ses moindres faits et gestes et l’infiltrer de l’intérieur. Nous avons beaucoup d’espoir nous-même quant à l’avenir du pays, de nos enfants et de la sous région », a confié ce haut gradé de l’armée gambienne, exilé au Sénégal.
Mais il faut cependant retenir que ce militaire n’est que l’arbre qui cache la forêt. Il sont nombreux (civils et militaires) en effet, à séjourner sur notre sol, car un gambien persécuté en Gambie, ne pense, en premier lieu, qu’au Sénégal pour se réfugier.
A cause de Jammeh, la stabilité de la sous région, est aujourd’hui gravement menacée particulièrement celle de la « Sénégambie ». Obnubilé par le pouvoir, qu’il a géré pendant 22 ans, d’un règne sans partage, Jammeh ne veut pas être dos au mur, même s’il sait que que la CEDEAO ne lui fera aucun cadeau.Tout de même, sans verser dans le « fatalisme », l’espoir est permis quant au « réveil » de l’homme fort de Kanilai qui peut revenir en de meilleurs sentiments d’ici au 19 janvier prochain, date d’investiture d’Adama Barrow.
Nous y reviendrons
La Rédaction
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