Dakarmidi -Le bras de fer entre Yahya Jammeh et Adama Barrow se durcit au fil du temps. Face à la volonté du président sortant de confisquer le pouvoir, le président élu a décidé de se proclamer président le 18 Janvier, date de fin de mandat du premier. Il y a de quoi alors faire grincer les dents en Gambie où, la crise post-électorale qui a cours en ce moment dans le pays, prend des proportions très inquiétantes et atteint des niveaux insaisissables.
En effet, au lendemain de la présidentielle, Yahya Jammeh a appelé comme le rappelle Afriquesur 7, son challenger, Adama Barrow, pour le féliciter de sa brillante victoire. Mais, une semaine plus tard, le président sortant fait volte-face et refuse de quitter le pouvoir. Et depuis, c’est la guéguerre entre les deux protagonistes. La CEDEAO intervient en dépêchant une délégation de haut niveau conduite par Ellen Johnson Sirleaf pour aller faire une médiation et tenter de convaincre Jammeh à quitter le pouvoir mais en vain. La délégation est repartie de Banjul bredouille sans obtenir d’accord ni rien qui présage une évolution de la situation. Pire, le dictateur Jammeh a mobilisé les militaires qui ont même pris d’assaut le siège de la Commission électorale et occupé certaines artères du pays.
À l’inverse, Adama Barrow, dans sa sérénité campe sur sa position. Il ne veut nullement se laisser faire. Pour lui, le peuple gambien s’est prononcé en sa faveur et il n’entend pas se dérober de sa responsabilité. La Constitution gambienne indique que le président élu devra officiellement prendre fonction le 18 janvier prochain. Aussi, le président Barrow ne veut transiger sur aucun de ses points. À la date constitutionnellement indiquée, il annonce qu’il se proclamera président de la République. Et ce, même si le sortant ne démissionne pas.
Le duel entre les deux hommes promet de véritables étincelles. La population gambienne est donc partagée entre craintes et espoir. Car ne sachant véritablement pas de quoi sera fait le lendemain. La communauté internationale, l’ONU en tête, a commencé à envoyer de grands signaux à Jammeh afin qu’il respecte le verdict des urnes. Jammeh veut que l’élection soit annulée et qu’un nouveau vote soit encadré par une commission qui « craint Dieu ». Le Sénégal, seul paye pays frontalier de la Gambie continue de veiller au grain après avoir condamné la volt-face de Jammeh.
A suivre…
La Rédaction