Dakarmidi – Pas un mot du gouvernement sur le chef de l’Etat gabonais. Depuis qu’il a annoncé, le 28 octobre, que ce dernier a subi « un malaise » dû à une « fatigue sévère » en raison d’une très forte activité ces derniers mois, Libreville est resté discret sur la santé du président Ali Bongo.
Après l’annonce du gouvernement, seule une information de La Lettre du continent, confidentiel généralement bien informé sur les présidences africaines est venue lever un coin de voile sur le mal dont souffre Ali Bongo et justifier sa longue période d’absence. La publication a notamment évoqué un accident vasculaire cérébral (AVC).
Elle évoque par ailleurs la mise en place discrète d’un comité de crise pour gérer la continuité de l’Etat, composé du colonel Frédéric Bongo, le directeur général des services spéciaux de la Garde républicaine et demi-frère du président, de Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet présidentiel, et enfin de Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle. Mais là encore, aucune confirmation.
Selon Africanews, au Gabon, cette loi du silence donne libre cours à toute sorte de rumeurs et d’inquiétudes. Un montage grossier diffusé mardi soir sur les réseaux sociaux montrait ainsi des images de l’ambassadeur du Gabon en France annonçant la mort du président Bongo. Sur les réseaux sociaux gabonais, on parle de sommeil artificiel, de transfert vers un hôpital de Londres ou de Paris, mais toujours sans preuve. La polémique s’est davantage amplifiée avec la photo de profil affichée ce mercredi par la Première dame Sylvia Bongo Ondimba. Une photo en noir et blanc d’elle et son époux, habillés en tenues noires.
Le mystère autour de l‘état de santé d’Ali Bongo vient raviver les souvenirs du décès de son père, Omar Bongo, auquel il a succédé et qui, en 2009, gravement malade, avait été transféré à Barcelone. Sa mort, annoncée publiquement le 8 juin 2009, avait été révélée la veille par un hebdomadaire français, mais démentie par le Premier ministre d’alors, Jean Eyeghe Ndong.
Au-delà, une absence prolongée d’Ali Bongo pourrait non seulement fragiliser l‘économie, mais également rouvrir les plaies de la crise politique dans un Gabon fragmenté et en proie à une crise économique. Sans jamais citer le nom du président Bongo, l’opposant Jean Ping, candidat malheureux à la présidentielle de 2016 qui se proclame toujours “président élu”, est sorti samedi de plusieurs mois de silence pour appeler au “rassemblement”.
La rédaction