Dakarmidi – L’annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba en août 2016 au Gabon avait été émaillée de violence.
La réélection controversée du chef de l’Etat avait déclenché des manifestations durement réprimées, des pillages et des centaines d’interpellations.
Le principal opposant Jean Ping maintient toujours qu’il est le véritable vainqueur de ce scrutin.
La justice française a décidé d’enquêter sur les événements suivant l’élection après qu’un Franco-Gabonais ait porté plainte.
Le trentenaire, qui souhaite garder l’anonymat, avait été arrêté dans la nuit du 31 août au 1er septembre et a décrit une nuit d’ « horreur ».
Le dépôt de sa plainte avait conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête pour détention arbitraire, torture et actes de barbarie et tentative d’assassinat.
Le 26 juin, une juge d’instruction a décidé de retenir en plus le chef de « crime contre l’humanité. »
Alioune Tine, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du centre estime que la France a compétence dans ce dossier dès lors qu’un Gabonais avec la nationalité française saisit la justice, mais il juge que c’était au Gabon de s’autosaisir du dossier.
« C’est ça le paradoxe en Afrique. Quand il y a des crimes contre l’humanité, la justice ne fait rien. La justice est pratiquement défaillante. Et en même temps, les Africains ne veulent pas que la Cour pénale internationale intervienne,» a-t-il déclaré à la BBC.
L’annonce d’une enquête française fait suite à la mission de la CPI la semaine dernière à Libreville pour déterminer l’ouverture ou non d’une enquête de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Bbc