FRANCE DEGAGE !
A Monsieur le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique
Objet : Demandes d’ouverture d’une enquête et d’abrogation de l’arrêté ministériel 007580/MINT/SP du 20/07/2011interdisant les manifestations dans l’espace compris entre l’avenue El Hadj Malick Sy et le cap Manuel dit arrêté Ousmane Ngom
Monsieur le Ministre,
Le 02 février dernier, lors de la visite du président Emmanuel Macron, sept (7) membres de la plateforme FRANCE DEGAGE ont été arrêtés ainsi que cinq (5) autres citoyens à Hann Bel-Air pour avoir brandi une banderole sur laquelle était inscrite « FRANCE DEGAGE ! ».
Pour votre information, notre campagne FRANCE DEGAGE vise :
1-la sortie de la France de nos conseils d’administration,
2-le rapatriement de nos réserves de change détenues par le trésor public français (la fermeture des comptes d’opération) par l’abolition unilatérale des deux conventions de compte d’opération qui lient la France à l’UEMOA et à la CEMAC pour décoloniser le FCFA
3-la fabrication de nos billets et pièces en Afrique
Dans un premier temps, c’est à la France de sortir du franc CFA. C’est pourquoi nous avons lancé la campagne pour le FREXIT ou FRANCE DEGAGE !
Nos douze (12) camarades ont été gardés à vue au commissariat de police de Bel-Air pendant cinq (5) jours (certains moins). Pendant cette durée, ils n’ont pu appeler personne ni se faire assister. Pendant ces cinq (5) jours le régime alimentaire se résumait aux cacahuètes qu’ils mangeaient.
Pour protester contre cela, FRANCE DEGAGE a voulu organiser une manifestation de protestation devant le commissariat de police de Bel-Air. Celle-ci a été interdite pour, entre autres raisons, « tentative de discréditer les institutions ». Le commissaire de police de la Médina et le préfet de Dakar ont nié la garde à vue de nos 12 camarades.
Dans un pays où régulièrement des citoyens meurent dans les postes de police ou de gendarmerie il est légitime que les citoyens et les autorités disent « Plus jamais ça ! » et prennent des mesures à cet effet. De notre point de vue, cela est aussi valable dans cette affaire. C’est pourquoi nos organisations vous demandent d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. FRANCE DEGAGE ainsi que ses membres concernés se mettent à votre disposition pour contribuer à cette enquête.
Les organisations de FRANCE DEGAGE ont vu entre 2014 et maintenant au moins 45 de leurs membres arrêtés sous le coup de l’arrêté liberticide et démocraticide Ousmane Ngom. 21 de nos membres ont été arrêtés le 02 février dernier, lors de la visite du président Macron au Sénégal pour avoir voulu marcher pacifiquement entre la grande mosquée de Dakar et l’ambassade de France au Sénégal. Nous avions considéré ces 21 arrestations comme les arrestations de trop. C’est pourquoi nous avions annoncé que nous allions attaquer cet arrêté devant les cours et tribunaux et en continuant à manifester entre l’Avenue El Hadj Malick Sy et le cap Manuel. Voilà pourquoi France DEGAGE se joint à la section sénégalaise de Amnesty International et à Me Assane Dioma Ndiaye pour demander, après le dépôt par eux d’une demande d’abrogation de l’arrêté Ousmane Ngom le 26 février sous le numéro 3655, l’abrogation par vous de cet arrêté car il est contraire à la constitution du Sénégal.
Dans l’attente d’une suite favorable à nos demandes, veuillez recevoir Monsieur le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique nos salutations les plus patriotiques.
Pour FRANCE DEGAGE
Le coordonnateur
Ousmane Wade,