Les travailleurs de la Css ont entamé ce samedi leur deuxième plan d’action pour sauver leur entreprise de la situation de mévente qu’elle connait. Une situation causée par la présence à forte échelle de sucre de contrebande sur le marché et l’octroi de DIPA (Déclaration d’Importation de Produits Alimentaires).
La Compagnie sucrière sénégalaise est au bord du gouffre et c’est tout le département de Dagana avec 11 collectivités locales qui englobent les communautés de Richard-Toll, Mbane, Ngnith, Diama, Nombo, Rosso, Ronkh, Bokhol, Gaya et Ross-Béthio qui se tiennent debout pour dire non à « l’ensevelissement de la principale source d’emplois » de la région de Saint-Louis. Les travailleurs de la CSS posent ainsi l »acte 2 de leur plan d’action. Et c’est une foule immense composée d’hommes, de femmes, d’enfants et de toutes les composantes sociales qui a arpenté la principale artère de la ville pour dire non à la fermeture redoutée de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS).
« Cette grande mobilisation ne fait que ressusciter la grande cantatrice pour dire Walo bagne na! Notre entreprise est à un tournant décisif de son existence caractérisé par une mévente de son produit. A l’origine, les délivrances frauduleuse des DIPA qui ont créé une saturation du marché en sucre « , dénonce Amary Diouf, coordonnateur des centrales syndicales de la CSS.
» Fermer de la CSS, c’est exposer les travailleurs à l’émigration clandestine »
Si cette situation de mévente du sucre continue, les conséquences seront désastreuses, prévient Amary Diouf. « Fermer la Css, c’est 100.000 habitants impactés, c’est 8500 pertes d’emplois, c’est aussi 8500 candidats à l’émigration clandestine au moment où la relance de l’économie est d’actualité « , met-il en garde.
Le mal que connaît la CSS est causé selon ces responsables syndicaux par la « délivrance frauduleuse des DIPA qui fait que 150.000 tonnes de sucre sont déversés sur le marché au moment où les pays développés protègent leurs industries.
La CSS vient de connaître l’étouffement après plus de 50 ans d’existence ».
Aujourd’hui elle peine à assurer les salaires pour ses travailleurs. Ces derniers ont d’ailleurs fait une standing-ovation pour leur président Directeur Général Jean Claude Mimran qui a déclaré que cette foule venue battre le macadam est sa propre famille.
Pour finir, Louis Lamotte, conseiller spécial du groupe Mimran a par ailleurs remercié le président de la République pour la décision prise en Conseil des ministres et l’a invité à préserver le legs des grands visionnaires qui ont implanté cette usine de la CSS à Richard-Toll.