Dakarmidi – Il est évident que les élections législatives vers lesquelles nous nous acheminons portent, en elles-mêmes , les germes de la division, si ce n’est le chaos. Jamais dans l’histoire récente du Sénégal, nous n’avons ressenti et perçu autant de tensions, dire qu’il y a de l’électricité dans l’air, plus qu’une vérité de lapalisse, tombe sous le sens tout court. Le pouvoir en place a rompu le fil du dialogue, comme cela a toujours été de coutume, notamment en matière de révision ou de refonte du fichier électoral. Sans crier gare, sans même qu’une urgence ne lui pende au nez, il a pris sur lui d’organiser un enrôlement des électeurs, arguant d’une directive communautaire, pour confectionner la carte d’identité de la Cedeao. Celle-ci disposant de la particularité de contenir des données biométriques, en même temps qu’elle fait office de carte d’électeur.
Par delà l’unilatéralisme aveuglant du gouvernement et au delà de la présomption de bien faire que l’on puisse lui créditer, les résultats auxquels ont abouti cette entreprise nous conduit du moins dans l’impasse, sinon dans un chaos innommable. Et dans cette affaire, la rigidité obsessionnelle du gouvernement n’est pas la seule en cause, il faut le souligner, pour s’en indigner, s’y ajoute la niaiserie de l’opposition et de la société civile. En un mot ou en mille, l’intelligentsia sénégalaise s’est auto-disqualifiée sous le mode inopérant de la passivité, voire même de la fatalité. En effet, comment se peut-il que 50 milliards de Fcfa aient été injectés dans ce projet, sans que les citoyens/électeurs ne puissent disposer du sésame? Alors que le projet avait été lancé depuis plus de sept (7) mois.
Pire encore, devant l’impéritie constatée de l’administration centrale, devenue caisse de résonance du président de la république, chef de parti, prise en flagrant délit de parti pris en faveur de ce dernier, pourquoi diable cette opposition a-t-elle hésité à prendre très tôt le taureau par les cornes, en exigeant de l’administration la docte conduite attendue d’elle ? Plus cocasse est encore la saisine du conseil constitutionnel, par le chef de l’Etat, aux fins de permettre aux citoyens de voter avec les récépissés de carte, permis ou anciennes cartes d’identité. Et maintenant devant l’évidence d’une mascarade dite électorale, chaque camp s’adonne à un jeu de petit calcul, au passage de très courte échelle, à qui mieux mieux s’aliéner le vote des 70% d’électeurs qui auraient reçu leurs cartes. Si bien que lorsque le président Wade pose ce problème des cartes comme impératif, le consensus national s’en trouve oblitéré par le même jeu de calculette. Or tous savent, le gouvernement compris, que les conditions minimales pour tenir des élections libres, transparentes et démocratiques sont loin d’être réunies.
Mais là encore, ni le gouvernement, ni les partis d’opposition ne veulent prendre l’initiative de la proposition d’un éventuel report. Exit les petits hérauts qui le déclament ici et là, tant d’un côté que de l’autre, avec la sincérité d’un arracheur de dents, il n’en demeure pas moins sujet à des calculs politiciens. Ce faisant, le groupe PETRO-TEAM monde fait appel aux forces vives, mais surtout au mouvement yen a marre, de prendre leurs responsabilités, afin de convier le gouvernement et les politiques politiques à discuter. Ces discussions devant s’articuler essentiellement sur les modalités pratiques permettant à tous les citoyens /électeurs d’entrer en possession de leurs cartes. Quitte à envisager un décalage de quatre à huit semaines maximum de la date des élections législatives. Mieux, il faut que ces pourparlers règlent de manière définitive la question du fichier et de la carte électorale, demeurée jusqu’à ce jour un mystère. N’acceptons pas que les appétits d’apprentis pouvoiristes nous mènent dans le chaos et nous fassent rompre la tradition de dialogue constructif dont nous nous sommes toujours prévalus. Chacun d’entre nous est interpellé, c’est la conscience par rapport à l’Histoire qui nous le commande, dès lors aucun sacrifice ne sera de trop. Vive le peuple sénégalais. Vive le Sénégal et vive l’Afrique libre et libérée de ses atavismes autocritiques.
LA PETROTEAM MONDE FAIT LE 28 JUILLET 2017