Dakarmidi – L’Union européenne a pris la décision de fermer ses frontières aux pays africains à l’exception de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie et du Rwanda. La réaction du Sénégal n’a pas tardé. Et a décrété la réciprocité. Ce même si la cheffe de la délégation de l’Union Européenne au Sénégal, Irène Mingasson a, après, soutenu que cette décision ne concerne pas pour le moment au Sénégal.
En effet, les invités de LR du temps sur Iradio se sont prononcés sur cette question. Sociologue, Mamadou Wane dit Mao, en analysant cette décision pense que celle-ci est un indicateur de rapport de force en la défaveur du Sénégal. C’est une indication de rapport de domination. Mieux, il pense que cette décision prise par l’Union européenne est même paradoxale dans la mesure où le premier cas enregistré au Sénégal provenait d’un des pays de l’Union européenne en l’occurrence l’Italie. « Cette décision prouve que l’Afrique est faible, elle est toujours dépendante », soutient-il pour le regretter. « Cette décision est trop discriminatoire », renchérit-il.
Poursuivant, Mamadou Wane doute des propos de la cheffe de l’Union européenne au Sénégal selon lesquels cette décision ne concerne pas le Sénégal. « C’est un discours diplomatique qu’elle a tenu mais on est encore dans le flou », a fait remarquer M. Wane. Lequel magnifie la réciprocité appliquée par le Sénégal et le Gabon. Cette résistance, dit-il, c’est un marqueur pour imposer un indicateur du changement possible de rapports entre l’UE et le Sénégal. La conséquence de cette décision, poursuit le sociologue, est la remise en cause de certains axes du partenariat entre le Sénégal et l’UE notamment sur la question de la jeunesse, la question de la productivité, la formation.
A son avis, pour apporter une réponse qui soit égale à la décision prise par l’UE il faut que les Etats Africains aient une souveraineté politique. Pour sa part, Ousmane Sène, Directeur du Warc ne comprend pas pourquoi le Sénégal a été exclu de l’espace Schengen. Il rappelle que cette pandémie a touché plus l’Algérie que le Sénégal. En sus, indique-t-il, le Maroc et la Tunisie n’ont pas fait mieux que le Sénégal dans la riposte contre cette pandémie. « Et s’ils avaient exclu le Rwanda, ils savaient que Paul Kagamé allait exploser parce qu’ils lui font la cour », souligne-t-il pour regretter la posture adoptée par l’UE.
Selon lui, la seule chose qui pourra sauver les pays africains c’est de faire cause commune, de ramer dans le même sens. Les pays africains doivent, pour lui, étudier les problèmes, murir les solutions et les appliquer d’un commun accord. « Si on parvient à gérer cette pandémie sans l’aide des Etats occidentaux, on peut faire face à tout autre problème », demeure-t-il convaincu.
Emedia