Il s’appelle Jamil Kébé. Il habite Ndiagne, dans la région de Louga, dans l’arrondissement de Koki. Il a été victime d’ « un faux marabout » du nom de S. Mbacké Bara. I
Une avance de 3 millions…
« Il m’a vendu une de ses maisons à ‘Ndiagne’. Au début, il avait proposé 19 millions. Après marchandage, nous avons convenu 18 millions. Je lui ai fait savoir que j’allais lui revenir une fois la somme assemblée. Par la suite, je lui ai fait un virement de trois (3) millions. Parce qu’il m’avait demandé de lui faire une avance, sans quoi il allait vendre à quelqu’un d’autre. Je lui devais ainsi 15 millions…« , nous raconte-t-il.
Une autre avance de 2 millions…
Il poursuit : « Quelques semaines après il m’appelle pour me dire que la maison lui appartient, ‘mais il faut que j’achète à ma mère une maison pour que si elle apprend que j’ai vendu la maison, qu’elle ne le prendrait pas autrement’… Je lui ai demandé d’attendre que je puisse récolter toute la somme qui reste au lieu de lui faire une autre avance, d’où son refus… » C’est ainsi qu’un autre versement de 2 millions sera fait par le frère de Jamil. Et au moment de faire l’acte de vente avec ce dernier, il demande à appeler la victime au téléphone. « Il me dit qu’au lieu de 18 millions, c’est 19 qui était convenu. Et comme on avait déjà démarré la procédure, je me suis exécuté…« , rappelle-t-il, assurant détenir toutes les preuves des transactions, y compris l’acte de vente…
Le coup de fil de sa mère…
C’est ainsi qu’ils procéderont, par des versements jusqu’à ce qu’il reste 1 million 450 mille. « Par la suite, sa mère demande à me voir. Lors de notre discussion, elle me dit ceci : ‘j’ai entendu dire que c’est à toi que S. Mbacké a vendu la maison. Mais si ça ne dépendait que de moi, il n’allait pas vendre la maison… La maison n’appartient pas seulement à mon fils. Il la partage avec ses sœurs. Il ne devait pas la vendre’… » Et lorsque j’en ai parlé à S. Mbacké, il m’a fait savoir qu’il est en phase avec sa mère. »
L’intervention de Serigne Moustapha Mbacké…
C’est par la suite que Jamil Kébé, pour arranger le problème, appelle Serigne Moustapha Bara Mbacké « mou Aladji Bara » pour lui exposer le problème et lui faire savoir qu’il a remis 17 millions 550 mille à son pair religieux. D’où sa stupéfaction. Il m’a conseillé de verser à S. Mbacké le restant de l’argent et de rester à l’écoute. « Quelques mois plus tard, quand je l’appelle, (S. Mbacké), il ne prend pas son téléphone… Serigne Moustapha lui a demandé d’aller muter les papier et me les remettre, il a refusé, arguant appartenir à une grande famille religieuse…« , regrette-t-il.
Justice à deux poids deux mesures…
Jamil a déposé une plainte mais regrette les lenteurs de la procédure. « A chaque fois qu’il a été convoqué par le procureur, on attende le dernier moment pour me joindre. Entre Louga et Ndiagne c’est 32 kilomètres et avant que je n’arrive au Tribunal, S. Mbacké a quitté les lieux. Jusqu’à présent j’attends. Ils m’ont laissé sur ma faim« , confie Kébé qui ne demande que justice et non celle « deux poids deux mesures ». « Au Sénégal, si tu n’a pas le bras long, tu es perdu…« , se plaint Jamil qui a décidé de se tourner vers les médias pour espérer être rétabli dans ses droits…