Dakarmidi – La Conférence des établissements privés de l’enseignement supérieur du Sénégal (Cepes), la Conférence des grandes écoles (Cge) et la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes) qui regroupent les Etablissements privés d’enseignement supérieur (Epes) viennent de mettre 40 000 étudiants dans la rue. Cette décision a été annoncée hier, mercredi 10 octobre 2018 lors d’une conférence de presse.
Déjà, les établissements membres de la Fepes ont décidé d’arrêter les cours des étudiants (Bts, Licences, Masters) orientés par l’Etat depuis le 6 octobre dernier. Ces organisations ont donc mis à exécution leurs menaces. Au total, 40 000 étudiants sont renvoyés dans la rue. Jean-Marie Latyr Sène estime le montant dû aux Epes à 16 445 599 167 F Cfa au titre des années 2016-2017 et 2017-2018, selon les chiffres donnés par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le porte-parole du collectif, Daour Diop, souligne, quant à lui, que dans la loi de finances rectificative du 11 août dernier, tous les dossiers ont été envoyés pour le paiement de 3 milliards de francs Cfa, mais rien n’a été fait. « Si l’Etat ne paie pas la dette due, nous aussi nous allons camper sur notre position. S’il reste sourd à nos appels, nous resterons sourds », menace-t-il.
D’après le journal enquête, toutefois, lui et ses camarades réaffirment la nécessité de rendre durable le partenariat avec l’Etat, à condition que celui-ci respecte ses propres engagements. Ils croient qu’ils ne vont pas descendre dans la rue pour réclamer leurs dus, car se voyant assez responsables.
Ces différentes organisations faitières fédèrent leurs actions. Elles ont décidé, hier, à l’issue d’une rencontre, de créer un cadre unitaire afin de constituer un seul front pour la sauvegarde de leurs intérêts.
Selon Jean-Marie Latyr Sène, ce cadre unitaire qui vient d’être créé est d’avis que cette dette met en péril les exploitations des Epes. « La clientèle, à l’origine, ne comptait que des étudiants payant par eux-mêmes, sous peine de renvoi », dit-il. Avant de souligner que « le poids de la dette et l’épuisement des crédits prévus dans la loi de finances initiale de 2018, dès mars 2018, n’ayant même pas permis de couvrir les montants dus au titre des années académiques 2016-2017, 2017-2018, met les Epes dans une situation d’endettement chronique, en raison de l’accroissement des charges tout au long de l’année ».
Les étudiants venus assister à la conférence de presse ont demandé à l’Etat de respecter ses engagements. « L’Etat doit payer les établissements pour que nous puissions continuer nos études. La charge est lourde pour eux », plaident-ils en chœur.
La rédaction