Le Premier ministre, fidèle à son habitude de vouloir faire croire en toutes circonstances que c’est lui qui décide et non le Président de la République, nous a fait part de sa décision de faire barrage à la motion de censure déposée à l’Assemblée nationale.
Cette décision du PM a été finalement validée à travers un décret présidentiel.
Retenons bien ceci : il n’a pas déclaré qu’il ferait sa déclaration de politique générale tant attendue mais plutôt qu’il ne laisserait pas passer sa destitution à travers une motion de censure.
La nuance est importante.
En réalité, en greffant la DPG dans l’ordre du jour de la session extraordinaire convoquée par le président de la République, le PM a voulu profiter du dernier alinéa de l’article 97 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui permet, face à toute diligence, de prolonger le délai de la DPG d’au moins 8 jours après la saisine des députés.
(L’Assemblée nationale doit être informée huit jours au moins avant la date retenue.)
Ce délai coïncidera avec le 12 septembre date repère pour une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale.
Il n’a donc aucune intention de faire une déclaration de politique générale devant les députés.
Ce jeu enfantin au sommet de l’Etat ayant conduit à l’ouverture d’une session extraordinaire pour faire voter une loi portant suppression du HCCT et du CESE tout en connaissant d’avance les résultats d’un tel vote, a été reconduit.
Le président de la République avait déjà pronostiqué le résultat de cette session en ayant déclaré, face à la presse, n’avoir pas de majorité pouvant lui permettre de faire passer ses réformes. Et pourtant, il n’a pas hésité à franchir le pas et à orienter les projecteurs sur une triste scène de théâtre.
Pourquoi n’ont-ils pas attendu le 12 septembre pour dissoudre l’Assemblée nationale et nous épargner tout ce jeu qui prend en otage notre pays alors que les priorités sont ailleurs ?
Ce mois de septembre est le mois qui avait été désigné pour présenter le projet tant attendu.
Malheureusement, il est déjà un mois de polémique et de politique politicienne qui ne fait que retarder la correcte prise en charge des besoins majeurs et urgents des populations.
Il est évident que les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit.
Thierno Bocoum
Président AGIR