Les Etats généraux de l’intelligence économique africaine (Egiea) organisé par le Centre africain de veille et d’intelligence économique (Cavie) se sont ouverts ce lundi 29 avril 2019, à Dakar. Pendant cette rencontre de deux jours (29 et 30 avril), des experts africains dans le domaine vont partager les expériences des acteurs de l’entreprise, du pouvoir public et des organisations de la société civile. Il s’agit, en effet, d’un partage orienté vers la réalisation d’«actions concrètes pour atteindre les objectifs qui ont été définis à cet effet».
Ce rendez-vous de Dakar a pour sponsor leader l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). L’ouverture des travaux a été présidée par le président exécutif du Cavie international, Guy Gweth, en compagnie du représentant du Cavie Sénégal, Lansana Gagny Sakho, par ailleurs Directeur général de l’Onas.
Selon ce dernier, l’initiative d’organiser ces états généraux de l’intelligence économique africaine à Dakar traduit «la volonté du Cavie de contribuer à la réception aux débats sur le développement du continent africain».
«La part de l’Afrique passera à 17 % en 2030 et 22 % en 2050»
Se réjouissant de la belle mobilisation des experts africains, des acteurs du secteur de l’intelligence économique pour «jeter les bases et les jalons d’une Afrique résolument orientée vers un décollage économique», M. Sakho soutient que «l’industrie africaine n’a jamais réussi à prendre le train de la mondialisation». Pour lui, «le continent noir a même plutôt souffert de la libéralisation. Et au niveau international, des sources davantage concurrentielles sont non seulement liées aux coûts des facteurs de production, aux possibilités d’accéder aux sources d’innovation, mais aussi et surtout à la maîtrise de l’information».
A en croire Lansana Gagny Sakho, la part de l’Afrique dans la population mondiale en âge de travailler passera à 17 % en 2030 et 22 % en 2050. Et si des solutions ne sont pas trouvées pour «changer son modèle de création de richesse, sa marginalisation va s’accélérer, l’exclusion de pans importants de la société se poursuivra». Une situation face à laquelle le représentant du Cavie Sénégal estime que «les Africains doivent réussir le pari de transformer l’Afrique et de rendre actuel son ambition légitime d’être un continent prospère, moderne, développé, à même de résoudre ses propres problèmes et de rendre la fierté à ses fils et filles».
Il dit : «Nous devons être à la hauteur des défis actuels et des promesses du moment. Il est clair que nous ne pourrons point atteindre ces objectifs nobles sans gagner la bataille économique. Nous devons nous outiller pour se donner les moyens de maîtriser notre environnement opérationnel.»
La pratique de l’intelligence économique connaît un développement croissant à travers le monde. Mais, depuis ces dernières années, selon M. Sakho, «l’Afrique n’a malheureusement pas suivi ce développement». D’où l’urgence, pour lui, de déployer sur le continent «un véritable processus collectif à la hauteur des enjeux économiques, scientifiques et commerciaux auxquels les acteurs sont tous confrontés». Sous ce rapport, il souligne qu’«un travail pédagogique doit être fait pour pallier la faible pénétration de l’intelligence économique au niveau de l’Afrique».
Objectif, mettre en place une antenne locale dans chaque Etat
Avec le Cavie, Lansana Gagny Sakho et Cie ont pour ambition de monter dans chaque Etat une antenne locale qui sera chargée de «sensibiliser les institutions et les entreprises sur le rôle important que tiendront le savoir et l’information au sein de l’organisation». Selon lui, l’intelligence économique «doit être le socle de la compétitivité de nos organisations. Ce qui leur permettra de mieux appréhender leur environnement, de s’adapter au marché et de se positionner par rapport à la concurrence et d’anticiper sur les mutations».
De l’avis du représentant du Cavie Sénégal, «l’Afrique émergera de ses œuvres économiques le jour où nos institutions et nos entreprises s’engageront à faire de la bataille de l’information une priorité, aussi bien dans sa collecte que dans son traitement». Sur ce, M. Sakho se dit «particulièrement et surtout optimiste de constater que le Cavie a des hommes et des femmes qu’il faut en termes d’expertise, d’engagement et surtout de sensibilité par rapport aux urgences du continent noir».