Dakarmidi – L’ouverture officielle des dépôts des dossiers de parrainage des candidats à la présidentielle de 2019, a été marquée par de vives altercations entre membre de l’opposition, forces de l’ordre et mandataires du régime en place, au siège du conseil constitutionnel. Ainsi, à deux mois du scrutin, la scène politique sénégalaise semble prendre un rythme irréversible de tensions qui inquiètent plus d’un. Le décor n’augure rien de rassurant ! Au regard des enjeux et du contexte décisif, les images plongent dans une sorte de violence électorale qui se profile à l’horizon.
Mandataires de candidats et militants ont tous envahis le siège du conseil constitutionnel durant la nuit du 10 au mardi 11 Décembre pour les dépôts des dossiers de parrainage de leurs candidats à la présidentielle de 2019.
Débuts heurtés du contentieux
Mais cette séance a vite viré aux troubles marqués par des scènes d’empoignades, d’invectives puis l’arrestation du candidat Malick Gackou par les forces de l’ordre. L’enjeu pour les candidats réside sur le fait d’effectuer son dépôt en premier. Car, vue les paramètres du système de parrainage établi, l’ordre de passage au dépôt est déterminant pour la validation des signatures collectées par tout candidat. Environ 52000 signatures, dans au – moins la moitié des 14 régions du pays, exigées pour chaque candidat. Autrement dit, bénéficié de la confiance des 0,8 des électeurs inscrits au fichier électoral. Un processus risqué au regard des défaillances du système de collecte mis en place. D’ailleurs le conseil constitutionnel est déjà accusé de favoritisme par l’opposition sur la question des dépôts de listes de parrainage. Ça augure des lendemains électoraux tendus.
La bombe à retardement
Pour entrevoir le spectre de tensions et de violences qui se profilent sur cette élection présidentielle du 24 Février 2019, faut planter le décor politique actuel du pays et l’arrimer aux enjeux. C’est en chien de faïence que se regardent pouvoir et opposition. Les ponts sont coupés, le dialogue est au point mort. La candidature de la principale force de l’opposition, le parti démocratique sénégalais (PDS) est dans une situation de confusion totale. Karim Wade en maille avec la justice est menacé d’emprisonnement par le gouvernement, dés son arrivée sur sol sénégalais. Poursuivi par la cour de répression de l’enrichissement illicite(CREI) pour avoir détourné 138 milliards, il est sonné de les rembourser. La validation de sa candidature n’est guerre probable. Ce qui risque de plonger cette présidentielle dans une situation extrêmement tendue. Le cas Khalifa Sall, candidat à l’élection présidentielle et ancien maire de Dakar, constitue une autre bombe à retardement. Poursuivi pour détournement de fond et condamné à 5 ans de prison, sa participation à ce scrutin présidentiel dépend entièrement du dernier verdict en appel de la cour suprême attendu ce 20 Décembre 2019. Tous les ingrédients sont réunis pour gazer au lacrymogènes cette élection présidentielle.
Pathé Balyro, étudiant en journalisme