Dr Moussa Thior, ex coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme a asséné ses quatre vérités aux autorités de l’Etat quant à leur manière de communiquer sur l’épidémie avec notamment le semi-confinement imposé aux populations. « Il n’y a pas lieu d’avoir peur des cas communautaires », tranche d’emblée l’invité de Alassane Samba Diop sur Itv.
Au contraire, recommande Dr Thior, « il faut favoriser la circulation des gens, utiliser les mesures barrières, mettre en place un bon système de surveillance épidémiologique et le renforcer, ce qui est déjà existant. Ensuite protéger les groupes vulnérables. Mais, dit-il, on n’a pas besoin d’ameuter les gens avec les cas communautaires. Dans le cadre d’une maladie comme le corona, les cas communautaires, c’est une très bonne chose, je pèse mes mots. Il faut laisser le virus circuler, ça va contribuer à développer l’effet de protection de masse. Il faut arrêter de faire peur aux gens. Cas communautaires, autochtones ou cas contacts, ce n’est qu’une classification, c’est à usage technique et ça doit rester dans la salle de situation épidémiologique », martèle Moussa Thior.
Et d’ajouter : « Ce que la masse a besoin de savoir, c’est où en est l’épidémie, comment s’en prémunir et où se soigner en cas de maladie. Le rôle du médecin est de rassurer les malades. Et pas de les ameuter ».
« Actuellement tout le système est concentré sur le corona, et cela occulte les autres pathologies », regrette Dr Moussa Thior qui a également rejeté le financement, par les IBW du plan de contingence des Etats comme le Sénégal, lequel financement par des prêts maintient ces pays dans la dépendance par des pays qui ont déjà un genou à terre.