Dakarmidi – Le Sénégal, dans le cadre de la diversification de l’offre de dépistage du VIH, vient de se doter d’un autotest VIH, un dispositif oral de détection des anticorps du VIH permettant aux populations de connaître leur statut sérologique.
L’annonce a été fait hier, lundi 3 décembre 2018 par la cheffe du service du laboratoire de virologie et bactériologie de l’hôpital « Dalal Jam’’ de Guédiawaye, professeur Ndèye Coumba Touré Kane, lors d’un symposium tenu en marge du lancement des 2-èmes journées scientifiques du Sida au Sénégal.
Selon l’Aps, cette avancée a été réalisée dans le cadre du projet dénommé « Autotest VIH, libre d’accéder à la connaissance de son statut’’ (ATLAS). D’une durée de trois ans et demi pour un coût de 15 millions de dollars, il mis en oeuvre en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal.
ATLAS est mis en œuvre au Sénégal par le consortium Solidarité thérapeutique et initiatives pour la santé (SOLTHIS), en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) et d’autres partenaires.
Selon le Professeur Ndèye Coumba Touré Kane, l’autotest est une stratégie innovante qui va aider à améliorer le diagnostic dans des pays comme le Sénégal, qui a une épidémie de type concentré.
La prévalence est, en effet, « faible dans la population générale, mais élevée chez les populations clés qui sont souvent des populations cachées ».
Professeur de microbiologie à la faculté de médicine de l’UCAD, Ndèye Coumba Touré Kane souligne que l’autotest représente un outil d’aide à l’orientation vers le diagnostic.
« C’est un test comme le test de grossesse utilisé par les femmes enceintes et si le test est réactif, la personne se rend vers une structure de soins pour sa confirmation ou pas », a-t-elle indiqué.
Elle a souligné que les stratégies actuellement développées au Sénégal, conformément aux recommandations de l’ONUSIDA, sont basées sur la démarche dite « tester et traiter ». Ainsi, si le test est positif, l’intéressé est orienté vers le dispositif de soins pour une prise en charge adéquate.
En 2015, l’ONUSIDA estimait que le monde a inversé la propagation du VIH et annonçait le recul de l’épidémie.
L’on estimait alors que la riposte avait franchi une étape fondamentale et que « mettre fin à l’épidémie du Sida d’ici 2030 » était devenu le nouveau challenge.
Pour atteindre cet objectif, l’ONUSIDA recommande une étape intermédiaire à l’horizon 2020 afin que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique.
Les recommandations veulent que 90% des personnes dépistées positives reçoivent un traitement anti rétroviral durable et que 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral aient une charge virale durablement supprimée.
D’après le professeur Ndèye Coumba Touré Kane, l’approche de l’autotest va améliorer l’atteinte du premier 90 pour 2020.
Elle a indiqué que le Sénégal a atteint 71 % des objectifs fixés. Ce résultat « montre’’ selon elle « que nous avons un gap à atteindre’’.
Mme Kane exhorte à « faire des efforts pour rattraper ce gap’’, au vu du fait que « l’efficacité de l’autotest est prouvée par plusieurs études ».
La rédaction