Lors du conseil interministériel sur la préparation des examens et concours tenu ce Samedi à Diamniadio, le ministre de l’éducation nationale, Moustapha Guirassy, dans son exposé, a mis en évidence les taux d’échec qui sont en baisse certes par rapport à l’année 2022, mais restent toujours inquiétants. Une occasion pour lui et ses collaborateurs d’examiner les causes de ces contre-performances notées dans le système éducatif sénégalais. Selon lui, les principales causes des contre-performances à combattre sont sur six (6) axes : les conditions d’apprentissage défavorables à la réussite scolaire, les dispositifs d’accompagnement et d’évaluation de la performance des enseignants insuffisants, l’inadéquation des curricula, la faible implication des communautés et la non généralisation de la préscolarisation des enfants.
Après avoir diagnostiqué les principaux maux qui affectent la performance du système éducatif au Sénégal identifiés, le ministre de l’Éducation nationale a émis quelques recommandations pour faire face à ce phénomène. Ces vingt (20) recommandations phares vont dans le sens de faire évoluer notre système éducatif vers une société éducative inclusive et efficiente pour enfin former à l’horizon 2035 un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles.
Il s’agit de :
1. Développer des stratégies pour trouver une solution définitive à la problématique de l’Etat civil ;
2. Développer un vaste programme d’alimentation scolaire (cantines scolaires)
3. Augmenter le taux actuel d’investissement (5%) dans le secteur de l’Education et de la Formation en vue
d’améliorer le bien-être, l’environnement et le cadre d’apprentissage des élèves ;
4. Systématiser la participation du Sénégal aux systèmes mondiaux de comparaison des apprenants (PISA) et exploiter les résultats à des fins de remédiation pour rendre nos apprenants plus performants et plus
compétitifs ;
5. Réviser les dispositions de la loi n° 2004-37 du 15 décembre 2004 relative à l’obligation scolaire de dix ans en vue d’intégrer le préscolaire dans le cycle fondamental pour une obligation scolaire de douze ans. La scolarité de tout enfant devra désormais démarrer à partir de trois ans, par une préscolarisation, pour favoriser la
réussite éducative.
6. Interroger la pertinence de certains examens, notamment le CFEE ;
7. Procéder à la Réforme du BFEM, en lien avec la révision des Curricula, en cours ;
8. Revaloriser l’Education physique et sportive et l’éducation artistique dans les écoles et établissements publics et privés pour développer la créativité et l’innovation chez les apprenants ;
9. Mettre en place un dispositif d’audit externe pour certifier aux normes ISO les académies ;
10. Fusionner toutes les structures du Développement intégré de la Petite Enfance (DIPE) ;
11. Mettre en œuvre le Plan quinquennal de résorption des déficits en personnel enseignant ;
12. Accélérer les programmes de résorption des abris provisoires ;
13. Renforcer l’équité et l’inclusion scolaire ;
14. Accélérer le processus d’intégration des Daara dans le système et mettre en place un dispositif d’évaluation
certificative des apprenants des Daara ;
15. Systématiser l’utilisation des langues nationales à l’école par la mise en œuvre du Modèle Harmonisé
d’Enseignement bilingue au Sénégal (MOHEBS) ;
16. Renforcer l’apport du numérique au système éducatif par la certification des compétences numériques à tous
les cycles (élémentaire, moyen et secondaire) et par la création d’une filière BAC Numérique ;
17. Créer un BFEM d’option arabo-islamique ;
18. Renforcer le cadre de pilotage des Daara ;
19. Élaborer un projet décret sur les uniformes scolaires ;
20. Créer un guichet unique pour traiter de façon diligente toutes les instances des arrêtés d’admission aux
examens professionnels avant le 30 juin 2024.