Après le rapport provisoire du Fonds Monetaire International (FMI) sorti ce 13 septembre 2024 qui alerte sur la situation alarmante du Sénégal, le journal Sika Finance a fait une estimation du service de la dette. Il s’agit des remboursements du capital emprunté et du paiement des intérêts dont le montant total est de 8125 milliards de FCFa, soit 13,65 milliards de dollars entre 2025 et 2027.
Le journal indique que les remboursements de cette dette vont atteindre 1316 milliards de FCfa en 2025 et 1858 milliards de FCfa en 2026 et enfin 1598 milliards de FCfa en 2027. Toutefois, elle doit connaître une croissance significative en raison du début de remboursement de l’Eurobond 2028 en euros pour 218,65 milliards de FCfa sur les trois prochaines années, renseigne Sika Finance.
Les finances publiques sénégalaises sont en train de vivre ses pires moments. Entre déficit, hausse considérables de la dette, augmentation des dépenses, l’Etat est à la bourre sur tous ses engagements. Le Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2024 reçu à PressAfrik détaille l’ampleur des problèmes économiques et les perspectives de sortie de crise.
Le ministère des Finances et du budget, à travers le « Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2024 », a présenté une évaluation de la gestion des finances publiques pour l’année 2023 et les projections pour l’année 2024. À en croire les informations contenues dans le rapport parvenu à PressAfrik, « la dette publique a considérablement augmenté en 2023. L’encours de la dette de l’administration centrale a atteint 13 772,8 milliards FCFA, représentant 73,7% du PIB, en hausse par rapport aux 68,2% de 2022. Cette augmentation est largement due à la combinaison des dettes extérieure et intérieure, qui ont respectivement progressé de 13,1% et 31,1%. Le service de la dette publique extérieure s’est élevé à 1 144,5 milliards FCFA, représentant 29,3% des recettes budgétaires. »
Toutefois, « en 2023, l’État sénégalais a réussi à mobiliser 3 845,6 milliards FCFA de recettes sur une prévision de 4 096,4 milliards FCFA, atteignant ainsi un taux de recouvrement de 94%. Les recettes fiscales, principales sources de revenus pour l’État, se sont élevées à 3 312,4 milliards FCFA, suivies de 231,3 milliards FCFA provenant d’autres recettes non fiscales et 124,2 milliards FCFA en dons. La baisse de 1% des recettes totales, soit environ 43,78 milliards FCFA, est attribuée à une réduction des produits financiers », lit-on sur le document.
Exécution des dépenses
Selon les informations fournies par le ministère des Finances et du Budget, « les dépenses publiques ont atteint 5 048 milliards FCFA à la fin de 2023, marquant une augmentation de 30,97 milliards FCFA par rapport à 2022. Cette hausse est en partie due à une augmentation des intérêts sur la dette publique, qui ont bondi de 49% pour s’établir à 567,9 milliards FCFA, et des rémunérations des salariés du secteur public, qui ont augmenté de 15% ».
En revanche note le rapport, « les dépenses liées aux transferts courants ont diminué, passant de 1 362,48 milliards FCFA en 2022 à 1 147,67 milliards FCFA en 2023 ».
Perspectives pour 2024
En 2024, les finances publiques sénégalaises continueront d’être influencées par plusieurs facteurs, note le document. Celui-ci précise que « la mobilisation des recettes sera renforcée par l’exploitation imminente des ressources pétrolières et gazières, avec des prévisions de croissance à 7,3% du PIB pour l’année à venir. » Cependant, le poids des dépenses, en particulier liées au service de la dette et aux subventions énergétiques, pourrait alourdir le déficit budgétaire, obligeant l’État à adopter des mesures de régulation budgétaire rigoureuses.
En somme, la gestion des finances publiques du Sénégal en 2023 a été marquée par des défis considérables, mais aussi par des efforts importants pour maintenir la stabilité budgétaire. Le gouvernement entend poursuivre ces efforts en 2024, tout en se préparant à profiter des retombées positives de l’exploitation des ressources énergétiques.
Dakaractu/Pressafrik