Dakarmidi – L’ancien ministre du Tourisme a fait un post très intéressant sur le rappel à Dieu de Djibo Leyti Kâ. Dans un texte intitulé : « Des hypocrisies et la célébration des hommes de valeurs qu’une fois allongés »., Thierno Lô fait un témoignage poignant et véridique : « Oui Djibo, je n’étais pas d’accord avec toi quand tu soutenais le Président Senghor. Je n’étais pas d’accord avec toi quand tu étais ministre de l’Intérieur. J’ai apprécié ton courage quand tu as refusé le congrès sans débat jusqu’à la création de l’Urd. J’ai été fâché contre toi quand tu as soutenu la candidature du Président Diouf en 2000. Mais nous nous sommes réconciliés autour du Président Wade, toi ministre d’État et moi ministre de l’Environnement, car à chaque fin de conseil des ministres, tu me prenais en aparté pour saluer mon courage et ma hauteur républicaine, posture que je partageais et admirais chez toi, car tous les deux, nous étions pas forts en laudation et n’aimions pas que les conseils des ministres soient transformés en bureau politique au détriment du contrôle des tâches des activités gouvernementales », écrit-il. Thierno Lô de poursuivre : « ce respect, Djibo, tu l’as gardé, car quand tu m’as remplacé au ministère de l’Environnement car tu y es arrivé après ma passation de service avec Souleymane Ndéné Ndiaye qui n’y a fait que 2 ou 3 jours, tu as gardé les chauffeurs natifs de Darou Mousty qui y étaient embauchés qui te suivaient partout et que tu libérais à chaque compétition électorale en leur disant : « Aller à Darou appuyer mon frère Thierno, je veux qu’il gagne ! ‘’
Thierno Lô de rappeler : « (…) monsieur le ministre D’état, je prie pour que Dieu te pardonne tes péchés, tes manquements, tes erreurs, tes insuffisances, toutes tes dérives et t’accueille dans Son paradis. Je voudrais rappeler à tous ceux qui vont se présenter à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar, ce devoir de faire preuve de moins d’hypocrisie vis-à-vis d’un homme qu’ils ont combattu avec hargne et dont les qualités qu’ils vont chanter n’ont pas été judicieusement mises au service de la nation à cause de cette tare que nous portons qui est la gestion de nos intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général, et notre manie à ne reconnaître le mérite et la qualité des gens qu’une fois qu’on les allonge à cet endroit pour les derniers adieux. (…). Apprenons à célébrer et à chanter les mérites des gens de leur vivant. Mettons nous ensemble en dehors de toute hypocrisie pour un autre départ. Il nous reste peu de temps à vivre et nous avançons chaque jour que Dieu fait, vers cette dernière demeure. Dieu fasse que les discours que vous aller tenir samedi, devant la morgue à 10h, tapent dans vos cours et consciences. Repos Monsieur l’Homme d’État Djibo Leyti Kâ. Mon témoignage est tiré du réel, du vécu ».
Les Echos