«Le jeûne est le jour où vous jeûnez ; la rupture (du jeûne) est le jour où vous rompez le jeûne ; et le sacrifice (de l’Aïd) est le jour où vous offrez le sacrifice»
Nombre d’oulémas contemporains dont le défunt mufti saoudien, le cheikh Ibn Bâz se sont basés sur ce hadith pour recommander aux musulmans d’adopter les mêmes dates de début et fin de jeûne et de fête du sacrifice dans leurs pays respectifs. Oui, le pays où ils prient aux mêmes heures, derrière les mêmes imams et les mêmes mosquée.
Il n’est pas normal de laisser l’initiative à des entités non officielles de décider des dates de fêtes pour les musulmans et musulmanes du Sénégal.
Il appartient à l’État de mettre en place une instance qui sera la seule habilitée à donner les dates de début et fin de jeûne et de fête de Tabaski. Il reviendra à cette instance de décider de la méthode de collecte et de validation des dates attendues, et en la matière les options restent ouvertes et les données astronomiques pourront venir en aide à la décision. En l’état actuel de l’organigramme de l’État du Sénégal, cette responsabilité revient au ministre de l’Intérieur.
Dans tous les pays musulmans, il y a des divergences entre des groupes et des oulémas sur cette question. C’est à l’État d’imposer une solution, (si non, qui va et peut le faire ?), en considérant qu’il ne peut y avoir plusieurs dates et jours fériés dans un même pays pour ces deux grandes fêtes communes aux musulmans.
Et après, libre aux individus de faire comme ils veulent sans mettre les familles, les quartiers, les villages, les mosquées, les espaces publics et tout le pays dans une situation aussi lamentable à chaque Ramadan et Tabaski. L’unisson doit être la règle du point de vue religieux comme politicoadministratif et non l’exception. Ou bien c’est l’exception sénégalaise ?
O Allah, aide-nous trouver la voie de l’unisson et à nous éloigner de la division et du désordre.
Ahmadou Makhtar Kanté