Dakarmidi- «L’Histoire est la seule femme qu’on ne peut violer.»
Depuis la publication du premier volume de l’Histoire Générale du Sénégal(HGS), les langues charrient. Ce travail de titan abattu, des années durant, par de grands clercs en la matière et/ou présentés comme tels et qui devrait être une fierté, reste, malheureusement, un ferment de division. La machine du dialogue intra-confrérique déraille et risque de rejeter une poussière qui va, ensuite, salir le voile d’entente cordiale séculaire. Mais, cela ne surprend pas car, nous sommes au Sénégal, pays où chacun considère son marabout comme le suivant direct de Dieu sur terre.
L’Afrique en général et le Sénégal en particulier, ont connu des pages noires de leur Histoire du fait des envahisseurs venus d’ailleurs. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, le colon fit son irruption dans le continent africain jugé «terra incognito» (terre vierge) pour, ensuite, faire table rase de tout. L’Afrique a toujours été considérée comme a-historique (sans histoire) et vivant dans l’obscurantisme, c’est-à-dire, empêtrée dans une longue nuit noire sans culture, ni civilisation, veuve de toute dignité humaine.
Les africains n’ont jamais accepté de rester passifs, de s’apitoyer sur leur sort. Des résistances farouches furent organisées contre le colon blanc –envahisseur- négateur. Nous pouvons citer, pour le cas précis du Sénégal, les Lat Soukacabé Ngoné Fall, Léli Fuli Fak Ndiaye, Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Alboury Ndiaye, Diéry Dior Ndèla Fall, Teigne Fabi Langar Ngom, Teigne Niokhor Ndiaye, Salmon Faye, Bouur Sine Fa Mag, Bour Sine Fa Ndéw, Mbégane Ndour,Massa Waly Dione Mané, Ousmane Dan Fodio, Maba Diackhou Ba, Amadou Cheikhou, Mamadou Lamine Dramé, pour ne citer que ceux-là. A côté, il y avait aussi des résistants pacifiques décrits comme de vrais «Prophètes de la non-violence» par ce qu’ils usèrent la seule Parole de Dieu (l’Islam) contre l’acculturation et l’anéantissement de l’homme noir. C’est dans ce régiment qu’on peut citer les Thierno Suleyman Baal, Imam Abdel Khadir Kane, El Hadji Oumar Al Foutyou Tall, Mame Abdoulaye Niasse, El Hadji Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, Seydina Limamoulaye Al Mahdi, Mame Boucounta, Mame Amary Ndaack Seck, etc.
Dans les années 20 dite la « Belle époque», l’histoire du Sénégal commença à être écrite par des métisses. Nous nous rappelons sur ce, de certaines œuvres littéraires comme Esquisses sénégalaises du mulâtre Abbé Boilat et de Batouala de René Maran et d’autres publications typiquement orientées vers l’histoire. Dieu sait que plusieurs publications avaient porté la signature d’auteurs qui ignoraient de bout à bout l’histoire, la vraie histoire du pays, voire de notre continent. La démarche du Président Macky Sall est jugée salutaire, lui qui entend réconcilier son peuple avec sa vraie histoire car, des pans entiers ont été mis aux orties. Aujourd’hui, ces voix discordantes sont vraiment malveillantes. S’il ya des erreurs d’appréciation, des entorses faites, on doit les corriger sans pour autant se bouffer le nez. Tous nos Maîtres Soufis avaient une seule et unique bataille : la (re) vivification de l’Islam et le triomphe de la cause mohamétane.
Que chacun tire la couverture vers ce que nous avons en commun : LE SENEGAL ; LUI SEUL VAUT TOUT ; ILVAUT TOUS LES SACRIFICES. Alors, ne renversons pas l’héritage de paix sociale et de la concorde nationale envié à travers l’Afrique et le monde.
Ibrahima NGOM Damel