Sibeth Ndiaye est la conseillère presse et communication d’Emmanuel Macron. Une mission délicate en temps normal. Et un sacré casse-tête quand les « gilets jaunes » s’en mêlent…
Après avoir été conseillère presse et communication d’Arnaud Montebourg au ministère de l’Économie et du Redressement productif, la jeune femme intègre la garde rapprochée d’Emmanuel Macron dès sa nomination à Bercy, en 2014. En avril 2016, elle rallie le mouvement En Marche ! Lors de la campagne présidentielle, elle assure les mêmes fonctions auprès du candidat, qu’elle suit à l’Élysée en 2017.
Passée par le syndicat étudiant Unef, elle prend sa carte du PS après la présidentielle de 2002. Puis rejoint en 2008 le service de presse du socialiste Claude Bartolone, alors président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. En 2009, elle devient secrétaire nationale du PS chargée de la petite enfance.
En mai 2017, lorsque JA l’interroge sur ce qui fait selon elle la singularité de Macron, elle met en avant « son amour de la langue française, et en particulier de la poésie », qu’elle dit partager avec lui. Bien que proche du chef de l’État, elle continue de le vouvoyer.
Elle avoue avoir « mis beaucoup de temps à [se] décider » avant de demander la nationalité française, qu’elle a obtenue en juin 2016. Née à Dakar il y a trente-neuf ans, elle a grandi au Plateau et a été scolarisée à l’Institution Saint-Jeanne-d’Arc, avant de partir étudier au lycée Montaigne, à Paris. Une grande partie de sa famille réside au Sénégal, comme l’aînée de ses trois sœurs.
Sa mère, Mireille Ndiaye, née Brenner, d’origine allemande et togolaise, a présidé le Conseil constitutionnel du Sénégal entre 2004 et 2010. Son père, Fara Ndiaye, fut député et numéro deux du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Impossible d’échanger avec elle sans passer par l’application Telegram, une messagerie cryptée qu’utilisent Emmanuel Macron et ses soutiens, et sur laquelle ils abordent tous les sujets. « On y a même parlé de Nemo, le chien du président », s’amuse-t-elle.
Elle s’adonne depuis quelques années à la couture pendant ses rares moments de loisir. « Elle a une machine à coudre, confectionne ses vêtements et ceux de ses trois enfants. C’est sa façon de se détendre », raconte sa sœur aînée.
En juin dernier, elle publie une vidéo sur son compte Twitter, sur laquelle on voit Macron préparer un discours sur la politique sociale, qu’il prononcera le lendemain. Il teste ses éléments de langage. L’un d’eux fait polémique : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux. »
« J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président », déclare-t-elle en juillet 2017. Elle réfute en revanche l’idée selon laquelle la communication présidentielle est « verrouillée », comme s’en plaignent souvent les journalistes.
En langue diola, son prénom signifie « qui a gagné de nombreux combats ». Mais pas question de viser un mandat. « J’ai toujours préféré l’ombre à la lumière. C’est la raison pour laquelle je travaille pour des personnalités politiques sans désirer moi-même être élue », confie-t-elle. Jusqu’à quand ?
Source: JeuneAfrique