Dakarmidi – Si le camp du président sortant Paul Biya vainqueur de la présidentielle du 7 octobre dernier avec plus de 71 % des suffrages continue de savourer sa victoire, le débat électoral semble se poursuivre pour beaucoup d’acteurs politiques et activistes de la société civile.
Fraudes, faux procès-verbaux, partialité du Conseil constitutionnel, ….. Entre conférences de presse et déclarations sur les réseaux sociaux, des voix continuent de fuser de partout pour dénoncer les « irrégularités » de ce scrutin.
Ce qui n’est pas souvent du goût du pouvoir qui parfois réagit en empêchant des acteurs de l’opposition de s’exprimer. Ainsi qu’en témoigne l’encerclement ce mercredi 24 octobre du quartier général de Cabral Libii arrivé en 3è position à cette élection. Et pourtant, même si des dirigeants africains comme le Roi Mohamed VI du Maroc félicitent Biya, l’UE qui reconnaît le caractère apaisé du scrutin, se montre toutefois un peu insatisfaite.
Et ce ne sont pas des griefs qui font défaut. « Si les élections se sont globalement tenues dans le calme, une partie de la population n’a pas été en mesure de participer au vote. L’UE rappelle sa préoccupation par rapport à la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays (…). Elle note en particulier que tous les recours introduits par les candidats de l’opposition ont été rejetés », peut-on lire dans la déclaration rendue publique ce jeudi 25 octobre.
Selon Africanews, tout porte ainsi à croire qu’il y a un relent de crise post-électorale en ce moment au pays des Lions indomptables. Et pour mieux dompter cette crise, la prévention devrait être de mise. « Il demeure important que les autorités soient à l’écoute des propositions de la société civile et des autorités religieuses pour une résolution pacifique et durable de la crise, et qu’un processus de dialogue soit lancé au plus tôt avec tous les acteurs en faveur de la paix », poursuit le communiqué de l’UE.
Reste à savoir si Yaoundé tiendra compte de ces propositions de l’organisation européenne. Âgé de 85 ans, Paul Biya est au pouvoir depuis 1982, suite la démission du premier président Amadou Ahidjo. Le natif de Mvomeka’a reste ainsi locataire du Palais d’Etoudi jusqu‘à l‘âge de 92 ans. Voire au-delà.
La rédaction