Aida et Dexde, deux organisations non gouvernementales (ONG) espagnoles intervenant en Casamance (sud), comptent lancer « bientôt » un projet d’école chargée d’enseigner la langue des signes aux sourds-muets vivant dans les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, a appris l’APS auprès de leurs dirigeants.
« Nous voulons nous lancer bientôt dans la création d’une école d’enseignement de la langue des signes pour les sourds-muets. Nous comptons travailler avec les autorités pour permettre à ces personnes handicapées de mieux accéder aux services publics », a dit Jordi Albeoras, représentant de l’ONG Aida, dans un entretien avec l’APS.
« Les sourds-muets sont laissés en rade dans plusieurs services publics. Au tribunal, à la police, dans les établissements de santé, les transports publics et tant d’autres services, ils ont du mal à communiquer avec leurs interlocuteurs », a-t-il souligné, ajoutant que les agents chargés de fournir des services publics aux usagers seront associés à cette initiative.
Les agents de l’administration publique, les employés des banques et les personnels des hôpitaux seront impliqués dans ce projet, qui permettra aux sourds-muets des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, constitutives de la Casamance, de « vivre dignement », a dit Boubacar Baldé, le président de la Fédération des personnes handicapées de la région de Kolda.
Les ONG Aida et Dexde ont associé à cette initiative les personnes handicapées de la région de Kolda et les responsables de l’Office du tourisme de la Casamance, un organisme public basé à Ziguinchor.
En mai dernier, une foire de l’inclusion sociale a été organisée en Casamance, au profit des handicapés.
Il s’agissait, avec l’aide des deux ONG, de donner l’occasion à cette catégorie sociale d’exposer des produits agricoles ou transformés, fruits de leur travail, a rappelé Pedro Guerrero de la Barrera Caro, un responsable de Dexde.
« Depuis deux ans, ces deux ONG espagnoles aident beaucoup les personnes handicapées de la région de Kolda et des départements de Bignona et d’Oussouye (région de Ziguinchor), dans le cadre d’un projet dont la mise en œuvre prend fin le 15 juillet prochain », a indiqué Boubacar Baldé.
M. Baldé, par ailleurs vice-président de la Fédération nationale des personnes handicapées, invite l’Etat du Sénégal à « prendre le relais pour accompagner les personnes handicapées de la Casamance ».
Il souhaite ainsi « la création d’une banque ou d’une ligne de crédit destinée au financement des projets des personnes handicapées ».
M. Baldé veut également que soit créée par l’Etat une « haute autorité » nationale chargée de la prise en charge du handicap.
APS