Dakarmidi- En 1978 le gouvernement socialiste a entrepris une large offensive de destruction du PDS sous les directives de Jean Collin. Le PDS enregistre une vague de démissions provoquées par la distribution de l’argent, de villas, de véhicules et d’autres biens. C’est ainsi que le PS fit démissionner neuf des dix-huit députés du parti démocratique sénégalais.
Maître Wade toujours serein et conscient de sa notoriété dans l’étendue du territoire s’amuse à affirmer « je ne connais pas dans le monde un parti amputé de 50 % de son effectif parlementaire et qui tienne encore debout ». Quelques temps plus tard, le régime socialiste sous la magie de la corruption parvient aussi à faire démissionner Papa Demba Diallo et un autre député. C’est à cet effet que le PDS a perdu son groupe parlementaire.
À chaque fois que les socialistes célèbrent le déclin du PDS, le Leader charismatique Wade parvenait toujours à rassurer ses militants à ces termes « les fruits peuvent tomber, mais l’arbre demeure et en produira encore. Il ne faut pas vous en faire, ils seront remplacés ».
En 1987 Serigne Diop a tenté de s’approprier « la machine du PDS ». Ce complot a très rapidement avorté. En effet, Serigne Diop qui se croyait si puissant dans le parti avait décidé de faire exclure Wade du PDS pour « déviationnisme idéologique ». Il accuse Wade de passer du travaillisme originel au libéralisme sans que cela ne soit décidé par un congrès. À l’opposé, Wade l’accuse de fractionniste. Et l’affaire est atterrie à la justice. Le verdict déboute Serigne Diop et lui demande de changer le sigle de son parti. Le 2 juillet 1987, il créé le PDS/R (Parti Démocratique Sénégalais/Rénovation).
Qu’est-il devenu le PDS/R ?
Un parti politique télé centre que la jeune génération ne connait même pas.
En 1993 Jean Paul Diaz réclame le statut de vainqueur de Dakar. Selon lui la victoire libérale à Dakar est rattachée à son propre leadership plutôt que celui de Wade. Diaz avait une estime de la jeunesse. Etant emporté par les louanges de la rue sur la victoire libérale de 1993, il consomme le divorce politique avec le Pds. Il fonde le BCG en 1996 (Bloc Centristes Gaindé). Le PS toujours dans sa volonté de fragiliser le Pds, laisse à Diaz des privilèges inimaginables pour un opposant. Le soleil lui fait passer un marketing politique dans son édition du 19 novembre 1996. La conclusion c’est qu’au lieu de contester la mauvaise gestion et l’incompétence des socialistes, il multiplie ses attaques contre Wade sur son âge et son caractère. Mais les observateurs ont très rapidement compris que c’est l’odeur du parfum de Wade que Diaz utilisait qui attire la foule mais pas sa personne.
L’ascension fulgurante politique d’Idrissa Seck dans le parti a créé la rivalité du « dauphinat » avec Ousmane Ngom dans les années 94/95.
Les élections municipales de 1996 donnent une nouvelle considération à la vie politique du PDS. Ousmane Ngom et Idrissa Seck se présentent respectivement à Saint Louis et Thiès. Ils étaient certes tous battus, mais Idrissa Seck obtient 40,52% alors qu’Ousmane Ngom était humilié avec 28,41%.
Après la constatation des mauvais scores de ces deux à l’élection législative de 1998 où ils étaient tous investis dans les listes départementales, Wade nomme Ousmane Ngom au poste du secrétaire permanent et Idrissa Seck au poste du secrétaire national.
Dans le but d’une résolution de la problématique du numéro 2, Wade nomme à la grande surprise des militants Laye Diop Diatta vice-président du parti.
Le 11 Juin 1998 Ousmane Ngom a démissionné du PDS et part avec une quinzaine de responsables du parti dont Marcel Bassène, ancien vice-président à l’Assemblée Nationale et crée son propre mouvement, le Parti libéral sénégalais (PLS) suite à ses guerres de positionnement avec Idrissa Seck.
Le PLS se rallie quelques jours plus tard à la mouvance présidentielle. De nombreux ralliements au PLS entre Juillet et Aout 1998 sont immatriculés. Ce succès n’a pas duré puisque le PLS se retrouve avec 3 % des voix lors des élections sénatoriales.
Malgré les offensives machiavéliques du régime socialiste, Wade et ses militants dévoués sont restés toujours forts. Ils n’ont jamais douté que Wade fera sonner la grande cloche de l’alternance.
Pendant son règne, nous avons assisté le départ de l’ancien premier ministre Idrissa Seck avec de nombreux cadres du parti. Ce qui était considéré comme une grosse perte et un risque de ne pas se faire réélire. À la Présidentielle de 2007 le Pape du Sopi gagne l’élection dès le premier tour avec 55,90% des voix.
Après la perte du pouvoir en 2012, Wade fait face à plusieurs techniques de transhumances. La transhumance assumée, la transhumance par raccourcis et la transhumance au deal contre son propre parti.
Avant l’élection législative de 2017, sur les 45 derniers ministres de Wade, les 35 ont été avec Macky Sall. Il s’y ajoute certains anciens parlementaires, sénateurs, Directeurs généraux, PCA et maires transhumants. Malgré tout le PDS est resté debout. Il est le seul parti de l’opposition qui est sorti avec un groupe parlementaire.
Parmi les transhumants qui ont assumé, on peut noter Madame Awa Ndiaye, nommée dans le dernier gouvernement de Wade, Ministre d’Etat, Ministre de la Culture et du Genre.
Monsieur Djibo Leyti Ka, Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature. Il n’était pas certes du PDS mais il avait juré de terminer sa carrière politique en collaboration avec Wade.
Monsieur Abdoulaye Makhtar Diop, Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique. Cet allié de Wade a rejoint les couleurs marron beige dès les prochaines heures de l’accession de Macky Sall à la tête de la magistrature suprême.
Monsieur Khouraichi Thiam, Ministre de l’Economie maritime.
Monsieur Sada Ndiaye, Ministre du Travail, des organisations professionnelles et de l’Emploi.
Parmi les transhumants par raccourcis dans le dernier gouvernement de Wade :
Monsieur Souleymane Ndéné Ndiaye, Premier ministre.
Monsieur Ousmane Ngom, Ministre d’Etat, Ministre de l’intérieur.
Monsieur Abdoulaye Baldé, Ministre d’Etat, Ministre des Mines, de l’industrie, de l’Agro-industrie et des PME.
Monsieur Modou Diagne Fada, Ministre de la Santé et de la Prévention.
Monsieur Aliou Sow, Ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales.
Monsieur Mamadou Lamine Keita, Ministre de la jeunesse et des Loisirs.
Monsieur Thierno Lo, Ministre de l’Artisanat, du Tourisme et des Relations avec le secteur privé et le secteur informel.
La liste est loin d’être exhaustive. On peut aussi ajouter les proches collaborateurs de Wade comme Serigne Mbacké Ndiaye, Farba Senghor, Pape Samba Mboup, Aida Mbodj qui utilisait les militants du PDS pour faire la promotion de son mouvement.
Parmi les transhumants internes au deal contre le PDS, nous pouvons noter Monsieur Madické Niang, nommé dans le dernier gouvernement de Wade Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères.
Monsieur Oumar Sarr, Ministre d’Etat, Ministre de l’Habitat, de la Construction et de l’Hydraulique.
Nous remarquons depuis le dernier renouvellement du secrétariat national des attaques sans cesse au vitriol de Oumar Sarr et sa bande contre le Pape du Sopi et Karim Wade.
Cependant quelques questions me reviennent en tête.
Pourquoi Oumar Sarr tenait à défier Wade pour participer au dialogue de Macky Sall ?
Qu’avait-il conclu avec Boune Dionne pour que l’ancien PM affirme lors de sa tournée à Dagana qu’Oumar Sarr va bientôt les rejoindre ?
C’est quoi le protocole avec le Ministre Mouhamadou Makhtar Cissé ?
Pourquoi il veut faire accepter Karim Wade l’amnistie alors qu’il réclame son innocence ?
Pourquoi manœuvre-t-il pour des postes ministériels dans le gouvernement de Macky ?
Pourquoi le transhumant Braya dans le suqali Sopi ?
En fin, je ne vois pas Oumar Sarr réussir là où les numéros 2 qui ont été beaucoup plus éloquents, charismatiques, légitimes, populaires ont échoué.
Tous ceux qui ont défié Wade se ridiculisent, s’affichent malhonnêtes et rigolos devant les sénégalais.
Malang FADERA, Coordonnateur National des élèves et étudiants du Mouvement Karim Président