Dakarmidi- L’homme politique et ancien Ministre sénégalais, Amath Dansokho, vient d’être arraché à l’affection des siens. La disparition du défunt ex-Secrétaire Général du Parti de l’Indépendance et du travail(PIT) a, ainsi, allongé la liste déjà longue des notoriétés du landerneau politique sénégalais qui ont rejoint ad patres(ou le royaume des ancêtres, au-delà). Et depuis, les témoignages rythmés d’une flopée de superlatifs ne cessent de pleuvoir sur la tête du défunt Tsar de combat si usé sur le terrain de la démocratisation de notre pays et du continent africain et, même, au-delà. Tant père Dansokho restait très intransigeant sur ses principes…républicains. Il se voulait toujours un avocat, un mage, voire un écho sonore du peuple.
En choisissant d’être enterré à Saint-Louis, à côté de son défunt ami Almamy Ma Teuw Fall, Amath Dansokho veut nous envoyer une autre belle leçon de vie. A la surface, une question nous taraude l’esprit : pourquoi un Sarakholé bon teint, né à Sara Kédougou, a pu préférer Ndar ( l’autre nom historique de Saint –Louis) à sa terre natale pour son repos éternel ? La réponse est tout simple. A notre sens, même en voyage éternel sur l’autre rive, Amath se veut un homme libre, un rassembleur, un citoyen du Sénégal qui considère son sol natal à n’importe quelle partie de du territoire national. Ce qui importe chez lui, c’est le SENEGAL. Peu importe chez lui l’endroit où il a vu le jour, où il a grandi, où il a été élu Maire. Son amour pour la PATRIE surpasse tout !
Sur un autre registre, Amath Dansokho, après des études dans sa localité, a été hôte de Saint –Louis du Sénégal, ex-capitale du Sénégal (dans les années 1940), pour poursuivre ses études. Il s’était lié amitié avec Almamy Ma Teuw Fall qui deviendra, plus tard, un homme très respecté, généreux, élégant et courtois. Les fortes racines de cette amitié qui résistent au temps, avait fait dire à l’enfant de Sara Kédougou de vouloir être inhumé, une fois mort, dans le caveau familial des Fall, au cimetière Thiacka Ndiaye de cette Ville. Là aussi, une autre grille de lecture peut se dégager au sujet de l’amitié. Les Wolofs disent, en ces termes, «xaarti dina gueunn’ domi ndèye » (Littéralement : les liaisons amicales peuvent, parfois, dépasser ou être plus fortes que celles parentales). C’est pourquoi au prix de l’AMOUR qui est aussi AMITIE (ami, amour, aimé, amitié, âme, étant de la même racine), Kédougou a été sacrifié sur l’autel…de la PATRIE (patrie, père, patriote, patriotisme, apatride, paternel, étant de la même racine).
Ibrahima NGOM Damel
Journaliste