L’Etat du Sénégal est en passe de sortir victorieux de son conflit avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) à la faveur de l’évolution des rapports de forces et de l’affaiblissement de ce mouvement irrédentiste, a soutenu, le chercheur français, Jean-Claude Marut, un spécialiste de ce conflit.
‘’Au vu de l’évolution du rapport de force, l’Etat du Sénégal a tout intérêt à chercher à affaiblir la rébellion par tous les moyens. Accepter aujourd’hui de négocier avec une rébellion aussi affaiblie reviendrait à la relancer, à lui redonner une importance qu’elle n’a plus. L’État est en train de gagner la partie’’, a-t-il dit dans un entretien sur le site de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.
Le chercheur français, auteur du livre « Le Conflit de Casamance. Ce que disent les armes’’, paru en 2010, réagissait ainsi au récent développement noté dans ce dossier à travers une sortie publique de membres d’une des composantes du MFDC, dénonçant les lenteurs dans les négociations menées avec l’Etat du Sénégal.
Ils ont agité la menace d’une reprise des armes si les négociations menées avec l’Etat du Sénégal n’étaient pas relancées.
Le camp de Salif Sadio a sans doute voulu dénoncer le fait que le processus de paix n’avance guère depuis plusieurs années, a analysé Jean-Claude Marut. Selon lui, des soubresauts sont encore possibles, mais la rébellion est plus affaiblie que jamais.
‘’ Le front de Salif Sadio, isolé du reste du groupe rebelle, a perdu, avec la chute de l’ancien dictateur Yahya Jammeh, les possibilités de repli et de ravitaillement que lui offrait la Gambie voisine. Les rebelles sont tout de même assez armés pour pouvoir mener des opérations symboliques’’, a-t-il expliqué.
La Casamance située dans la partie méridionale du Sénégal couvre les régions administratives de Ziguinchor, Kolda et Oussouye. Elle est en proie depuis 37 par un conflit opposant l’Etat du Sénégal au mouvement sécessionniste MFDC.
Le conflit avait atteint son paroxysme dans les années 1990 avec la multiplication des actes de violence qui ont engendré de nombreuses victimes et contraints de nombreux habitants à fuir la zone.
Depuis plusieurs années, les affrontements armées ont laissé place entre l’armée sénégalaise et les combattants du MFDC ont laissé place à une certaine accalmie sur fond de négociations entre les deux parties.
Parallèlement, l’Etat du Sénégal a consenti d’importants investissements en termes d’infrastructures notamment de désenclavement dans cette région.
APS