Dakarmidi – En cette veille d’élection présidentielle, les différents partis politiques se mènent une bataille acharnée pour être dans les bonnes grâces du mouvement estudiantin et de l’opinion publique nationale. Voici quelques épisodes de ce combat épique entre factions de l’opposition et la majorité autour du décès de Fallou Séne.
Mouhamadou Fallou Sène est parti. Autour de sa disparition, les hommes politiques, toutes obédiences confondues, dansent comme des vautours. Aucune partie, majorité comme opposition, ne veut rester en marge de cette bataille de position. Hier, en visite à la maison mortuaire à Patar, la présidente du Conseil économique, social et environnemental, au nom du président de la République, a révélé les importantes mesures du gouvernement pour accompagner la famille du défunt. Il ressort de sa déclaration que Cheikh Sène, fils de Mouhamadou Fallou, sera pupille de la Nation. Telle est la volonté du chef de l’Etat. Aminata Tall ajoute : ‘’Le président de la République a aussi mis à la disposition des parents de Fallou Sène deux billets à La Mecque pour qu’ils aillent prier pour le repos de l’âme de leur défunt fils.’’
Poursuivant son propos, la présidente du Cese a aussi annoncé qu’une somme de 10 millions de francs Cfa a été allouée à la famille Sène, pour ‘’la prise en charge de tous les hôtes, voisins, amis et parents qui viennent exprimer leur solidarité’’. Et ce n’est pas tout. L’ancienne mairesse de Diourbel a fait savoir que le président Sall a également promis de recevoir en privé le père du défunt étudiant, ‘’pour discuter de manière plus ample’’. Dans la même veine, le gouvernement promet d’offrir un emploi à la femme de Fallou Sène, une fois que son veuvage sera terminé.
Auparavant, Aminata Tall et sa délégation ont regretté les évènements du 15 mai dernier qui ont emporté le fils de Patar. ‘’Nous souhaitons que pareille situation ne se reproduise. D’ailleurs, c’est ce qui explique les mesures conservatoires déjà prises par le chef de l’Etat. Macky Sall est un président qui accorde beaucoup d’importance et de considération à la condition des étudiants. Nous sommes donc venus conforter la famille en leur transmettant le message du président de la République (…)’’, a conclu la présidente du Conseil économique, social et environnemental.
A l’instar du pôle de la majorité, l’opposition ne veut pas non plus rester à l’écart, dans la course aux voix des étudiants et de la famille de Mouhamadou Fallou Sène. Et c’est Idrissa Seck qui donne le ton. A Patar pour présenter lui aussi ses condoléances, il a informé de sa volonté de construire entièrement le domicile des Sène. Promettant ainsi de transformer les cases en terrasses et d’y ériger une clôture en mur. Le leader du parti Rewmi ne s’est pas empêché, par ailleurs, de lancer de grosses pierres dans le jardin du président de la République. ‘’Les témoignages de la famille nous permettent de mesurer l’étendue du drame, de cet assassinat d’un étudiant prometteur sur qui comptait une large famille ici à Patar. Je voudrais renouveler ma condamnation de cette violence policière. Parce que le maintien de l’ordre ne signifie pas tuer et assassiner. Macky Sall n’est pas en guerre contre le peuple sénégalais. Le fait qu’il ait échoué dans la délivrance de ce service qui est l’éducation ne doit pas le conduire à assassiner nos enfants.
Je renouvelle ma condamnation de ce que je considère être un assassinat en règle’’. Pour lui, le chef de l’Etat n’est qu’un ‘’peureux’’ qui utilise les forces de sécurité et de défense non pas pour protéger son peuple, mais pour s’attaquer à celui-ci. ‘’Et ça doit cesser’’, peste l’ancien Premier ministre. Idrissa Seck ajoute que le limogeage du recteur et du directeur du Crous de l’Ugb n’est que de la poudre aux yeux. ‘’C’est lui, Macky Sall, et son ministre de l’Education nationale (sic) qui doivent démissionner. Parce qu’il a manqué à tous ses devoirs, à sa parole, a bradé l’économie nationale, a trahi le peuple. C’est lui qui doit démissionner. Un pauvre recteur d’université ou un directeur du Crous, ça n’a rien à avoir. C’est lui qui est à la tête des forces de sécurité et de défense. C’est lui le commandant en chef ».
Par Djiby Yacine Gueye
La rédaction