Chroniques du MIDI
By Gentle MARA
Dakarmidi- « Un mémorial qui sera là pour nous le rappeler sans cesse : la destinée d’une nation, celle qui fonde son ancrage dans les valeurs de dignité de solidarité, ce sont aussi les témoignages sur les joies et les déchirures qui jonchent le chemin des peuples qui la composent, en consolidant le sentiment d’appartenance nationale. »
C’est dans ce sens que nous abordons aujourd’hui un petit rappel à l’endroit de ces victimes et que leurs âmes reposent en paix
Le Joola est le ferry qui assurait la navette entre la capitale sénégalaise et la région naturelle de Casamance. Il a sombré le 26 septembre 2002 en provoquant la mort de plus de 2 000 personnes1 alors qu’il était conçu pour en transporter 550, constituant ainsi le naufrage le plus meurtrier de l’histoire en temps de paix à ce jour. Il y eut 64 survivants.
Le Joola effectuait la liaison Dakar – Karabane – Ziguinchor ; il reliait la Casamance, province isolée, au reste du Sénégal et évitait de transiter par la Gambie. Il réalisait deux liaisons par semaine à partir de la capitale, les mardis et vendredis aux alentours de 20 h, et deux autres à partir de Ziguinchor les jeudis et dimanches vers 13 h. Le voyage durait 13 heures. Cette liaison permettait de sortir la Casamance de l’isolement.
Le 26 septembre 2002, peu avant 23 heures, le Joola surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers, s’est retourné en moins de 10 minutes au large de la Gambie, à environ 40 km de la côte. Seuls deux canots pneumatiques de sauvetage ont pu être ouverts avec les dents, plusieurs heures après le naufrage. Certains passagers se sont réfugiés sur la coque du navire retourné, mais l’immense majorité a été piégée à l’intérieur ou s’est noyée. Les pêcheurs présents sur place ne sont intervenus que le lendemain matin au lever du jour. Les secours officiels ne sont arrivés qu’en fin d’après-midi.
Cet accident, dont la gravité est sans précédent, et l’absence de secours sont en grande partie dus à l’incompétence des intervenants. L’État sénégalais a rapidement clos le dossier en justice pour masquer les nombreuses responsabilités au sein du gouvernement. De simples sanctions de principe ont été appliquées, et la plupart des responsables ont été laissés à leur poste ou simplement mutés. Le nombre exact de victimes est resté tabou car dépassant de loin le chiffre avancé officiellement (1 863 victimes). Selon des sources sûres, il y aurait plus de 2 000 victimes.
Malgré le désistement de la justice sénégalaise, les familles de victimes françaises et le seul rescapé français Patrice Auvray ont porté plainte en France, toujours sans succès plus de 15 ans après le drame. Les mandats d’arrêts internationaux envoyés contre les responsables impliqués n’ont abouti qu’à des pourparlers diplomatiques, révélant par là le traitement du dossier comme une affaire d’État dépassant les capacités de la justice, qu’elle soit sénégalaise ou française.
Du fait de l’importance du trafic entre Dakar et Ziguinchor, le manque d’infrastructure constituait une entrave à la bonne marche de l’économie sénégalaise. Après plus de trois ans d’absence, la liaison maritime Dakar – Ziguinchor avait repris le 11 novembre 2005 avec un nouveau bateau, le Wilis géré par des Marocains, puis, depuis mars 2008, avec l’Aline Sitoé Diatta.
À Ziguinchor un monument commémore la tragédie dans un petit parc au bord du fleuve, malheureusement délaissé, cadenassé et laissé à l’état d’abandon. Chaque année, des hommages sont faits à la date anniversaire, sans que l’État n’ait jamais réalisé les promesses faites par l’ex-président Wade au lendemain du naufrage, celui-là même qui ferma le dossier de justice, s’opposa au renflouement du bateau comme à l’identification des corps des victimes récupérés et inhumés anonymement dans des cimetières, dont certains en fosse commune, et menaça les familles de victimes si elles allaient en justice contre lui.
Sources : Wikipédia