Dakarmidi – Cheikh Amar, en marge de la cérémonie de remise de matériel agricole au Grand Théâtre, en présence du Chef de l’Etat, le patron de Tse, a bien voulu aller plus loin sur les tenants et aboutissants du Programme de motorisation de notre agriculture dans lequel il joue un rôle de premier plan.
La cérémonie de remise de matériel agricole, présidée par le Président Macky Sall, a vécu. Après coup, que ressentez-vous ?
Nous félicitons le président de la République qui nous a honorés de sa présence. Cette cérémonie était la sienne et il a compris ce que nous faisons. Il nous fallait présenter l’important matériel agricole que nous avons amené dans ce pays. Il était normal que nous fassions cette présentation devant le Président Macky Sall. Comme je l’ai dit dans mon discours, si le secteur primaire (Il s’agit de l’agriculture, l’élevage et la pêche) marche, c’est toute l’économie qui se développe. Le matériel que nous avons amené au Sénégal, c’est pour l’agriculture, mais les éleveurs aussi y trouveront leur compte. Le président de la République l’a dit dans son discours, lors de la cérémonie. Le secteur primaire est le moteur de l’économie d’un pays. Après, viennent l’industrie et le commerce. L’agriculture est très importante, tous les pays qui se sont développés, l’ont été grâce à l’agriculture. C’est le cas des Etats-Unis, de la France et d’autres pays. La France n’a pas de pétrole et aujourd’hui, elle s’est développée grâce à son agriculture. Donc, l’agriculture est le moteur du développement du Sénégal.
Quel est l’impact de ce matériel dans le développement de l’agriculture au Sénégal ?
Aliou Dia a dit, lors de la cérémonie, qu’on est en train de motoriser l’agriculture avec des moissonneuses batteuses. Mais il y a aussi les tracteurs et le matériel de génie civil pour les aménagements. Quand on motorise avec des moissonneuses batteuses et des rizeries, le travail se fait rapidement et les récoltes ne s’en porteront que mieux. L’agriculture, plus elle est motorisée, plus elle est efficace. En Europe, les agriculteurs programment et laissent les machines faire le travail. Mais nous, nous avons conçu des tracteurs pour l’Afrique qui vont moderniser notre agriculture. Le président de la République sait que ceux qui ont livré le matériel agricole n’ont pas exposé les éléments du génie civil pour les aménagements et les stations de pompage, parce que c’est lourd à déplacer. On fait le montage sur place. Ce qui reste est plus important que ce qui a été exposé lors de la cérémonie de remise de matériel.
En quoi consiste exactement le matériel que vous avez livré au Président ?
Ce sont des tracteurs, des Offset… Tout le matériel qui doit accompagner le tracteur pour pouvoir cultiver dans les rizeries. En somme, tout ce qui permet de décortiquer le riz, le polir, le parfumer et le granuler. On peut en faire des basmatis ou du riz normal, parce qu’on ne sait pas la date de fabrication du riz importé. Avec le riz qu’on cultive au Sénégal, nous avons des rendements de 12 tonnes/hectare. Avant, on faisait une tonne/hectare, mais aujourd’hui, les agriculteurs cultivent des champs de mille hectares. J’ai discuté avec les partenaires et ils sont prêts à aménager 10 000 hectares, mais à condition que le gouvernement leur donne suffisamment de terres. Tout le matériel du génie civil est là.
A combien peut-on estimer le coût du programme ?
Quand on signait les accords, le dollar était en baisse, c’est pourquoi on a tendance à faire des erreurs sur les prix. Il faut retenir qu’il y a eu plusieurs phases. Il y a eu d’abord 27 millions de dollars, après il y a eu 63 millions de dollars. Soit 100 millions de dollars (34 à 35 milliards de FCfa suivant le taux du dollar à l’époque). Il y a un autre programme en cours pour 100 millions de dollar (soit une cinquantaine de milliards de FCfa présentement). Il reste d’autres programmes. Ce qu’on a présenté aujourd’hui (hier), c’est seulement le programme indien. Il reste une autre phase. Mais avec ce matériel-là, on va atteindre l’autosuffisance en riz. L’ambassadeur de l’Inde à Dakar l’a dit lors de la cérémonie.
Le matériel sera-t-il offert aux agriculteurs ou bien comment cela va se passer ?
Pour le moment, je ne peux pas me prononcer sur ça. Le premier lot de matériel qu’on avait livré, a été subventionné à hauteur de 60%, c’était même à plus de 60%. Et aux plus démunis, on avait offert le matériel. Mais, pour ce qui concerne la commercialisation ou pas du matériel, ce n’est pas notre rôle. Nous sommes des patriotes et travaillons pour notre pays. Nous avons exposé aujourd’hui (hier) plus de 600 unités. Et on peut dire que 1 000 unités seront livrées aux agriculteurs. Ce sont des tracteurs d’une grande puissance.
Sophie Barro
La rédaction