Les législatives à Touba n’ont pas été de tout repos, ni dans l’organisation, ni dans le déroulement du scrutin, ni même dans la proclamation des résultats, il y’a eu un chaos total. Le scrutin a été marqué par de terribles rivalités au sein même de la grande famille mouride mais n’a rayé en aucun cas les liens sanguins qui unissent ses membres. Le cas qui nous intéresse ici, est celui de Cheikh Abdou Gainde Fatma, Président de la commission culture et communication du Grand Magal de Touba.
Depuis son investiture, jusqu’au jour du scrutin, le chef religieux a été exemplaire à tout point de vue, malgré les attaques, les coups bas, les vilenies et autres calomnies incendiaires, il est resté serein, en dessus du lot « profanateur » et loin de leurs roueries.
Et pourtant, il n’a jamais été demandeur, n’est-ce pas c’est le Président lui-même qui l’a dit lors de son passage à Taif. Il a battu campagne avec dignité, honneur et tout le respect dû à son rang de fils de Gaindé Fatma, malgré les vicissitudes, il a placé au dessus de la mêlée, les intérêts et la sacralité de la ville sainte de Touba. Tout en se conformant au patriarcat, il a, dans un discours sage, durant toute la campagne, appelé à élire Touba quels que soient les gagnants. Et c’est cela qui fut la vraie version de l’histoire du scrutin dans la ville sainte.
Elle retiendra aussi qu’un chef religieux peut bel et bien entrer dans l’arène politique, de surcroît sur les terres de son grand père, y perdre un scrutin, et enseigner à ses adversaires et autres détracteurs, le pardon et le sens de la hauteur et du dépassement. Un défi n’est jamais petit, il n’est élevé qu’à la dimension de l’homme à qui il est soumis, et Cheikh Abdou Baly, au-delà de l’espérance, l’a élevé dans le silence intelligent et dans la robustesse stratégique, et c’est cela uniquement que l’on attendait de lui.
La rédaction
*quiet strength = force tranquille