Dakarmidi – Pendant ma tendre enfance mon plus grand rêve était de devenir militaire. Malheureusement j’étais tellement maigrichon que je fus victime de la loi de l’ajournement définitif. Mais mon passage de quelques jours au camp de Thiaroye avant de rallier Dakar-Bango pour une formation militaire complète m’avait davantage rendu amoureux de cet uniforme bardé de médailles que les gradés portent avec honneur et dignité. Souventes fois j’ai failli emprunter une tenue pour me photographier avec, mais j’ai vite renoncé à ce désir pour ne pas commettre un délit d’usurpation.
Un jour, il m’a été donné l’occasion de me rendre au camp Dial Diop, siège de l’état-major général des armées. J’ai été alors très fortement impressionné par la discipline qui y règne, la propreté et l’ordre qui sont parmi les signes distinctifs de ce haut lieu enchanteur. L’endroit est tellement bien organisé que je me suis demandé si j’étais au Sénégal. Cette question, je me la pose sans cesse, tellement la propreté, l’ordre et la discipline manquent dans ce pays, où chacun se considère comme roi. C’est tout le contraire des garnisons militaires où s’exercent, le civisme, le respect de la hiérarchie, l’assiduité et la mystique du travail bien fait. Ce n’est point hasard si le qualificatif « Armée – Nation » sied parfaitement à nos forces de sécurité et de défense.
Le camp Dial Diop devrait souvent organiser des journées portes ouvertes à l’intention de notre jeunesse, pour lui inculquer la notion de discipline, de respect du bien public et de la sauvegarde de l’environnement. Le ministère de la jeunesse et des sports organisait autrefois, pendant les grandes vacances, une opération d’envergure appelée « j’aime mon pays » en collaboration avec l’armée. Il en était de même pour les chantiers écoles, installés dans toutes les régions, d’autant que l’un de leurs objectifs était de permettre aux jeunes de découvrir les facettes de ce beau pays. Certes des efforts sont consentis ça et là, mais ils ne suffisent pas pour faire de notre pays, un Eldorado. Je suis convaincu que l’armée sénégalaise peut positivement contribuer à la réussite de cet objectif, en raison des compétences dont elle regorge, et en particulier, de son savoir faire. La preuve de mes assertions, se trouve dans la parfaite organisation des défilés du quatre avril, où le savoir savoir-faire et la maestria de nos militaires nous rendent fiers et dignes.
L’armée sénégalaise a la réputation d’être un creuset de formation et d’éducation, en vue de produire des citoyens parfaitement intégrés dans leur société. Une société ne peut se développer dans la disharmonie et l’indiscipline, dont semble s’accommoder malheureusement la plupart de nos compatriotes. L’armée sénégalaise nous donne chaque jour des exemples probants de civisme et de citoyenneté, qui constituent des ingrédients essentiels pour la réussite de toute action de développement.
Si aujourd’hui, le monde entier apprécie le Rwanda, c’est grâce au sursaut remarquable de ce peuple, de créer les conditions de son développement dans l’unité, la discipline et la Concorde. Chapeau bas à notre armée, dont le comportement est exemplaire partout où le devoir l’appelle.
Je suis convaincu qu’avec elle, le Sénégal peut devenir l’Eldorado de nos rêves, grâce à son génie créateur.
Les sénégalais, toutes conditions confondues, doivent se sentir fiers de leur armée qui est une armée forte, dynamique, fidèle à sa tradition et foncièrement engagée à toutes les causes nationales. Le défilé du 4 avril a permis de nous rendre compte de tout cela pour finalement cautionner qu’aucun superlatif n’est trop beau pour saluer nos Forces de Défense et de Sécurité.
Il nous revient le devoir d’adresser toutes nos chaleureuses félicitations au Colonel Mbaye Guèye, Commandant de la Zone Numéro 1, maître d’œuvre de ce défilé grandiose qui met en relief la grandeur de notre pays.
Ce défilé restera gravé dans toutes les mémoires avec l’ensemble de ses pans tous d’harmonie et de symétrie à l’image de notre marche irréversible vers les terres promises de l’émergence. Nous avons de quoi espérer en l’avenir, car ce pays des grands hommes et des initiatives heureuses, malgré les tintamarres, les querelles byzantines et scolastiques, construit son destin avec intelligence et sérénité.
Plaise à Allah SWT, que nous nous retrouvions tous ensemble l’année prochaine, pour savourer ces instants exceptionnels d’exaltation nationale.
Majib Sène