Ce mois de Ramadan qui s’en va, comme me le signale cette face de la Lune que je ne peux empêcher de se dérober de ma vue, suscite en moi la crainte d’avoir perdu l’occasion de me faire pardonner, par Toi, Al ghâfir, Al ghafûr, Al ghaffâr, Al ‘afuww, ar Rahmân, Ar Rahîm, et nul autre que Toi, mes péchés nombreux comme des grains de sables et qui se répètent ! Tout comme il me laisse dans l’espoir d’avoir gagné pour avoir essayé de me rapprocher de Toi en refusant, tant bien que mal, l’emprise carcérale de mes passions. Par un jeûne loin d’être parfait, je le sais, même si je l’ai voulu de tout mon être, j’ai essayé d’apprendre à me prémunir de tout ce qui peut susciter de ma part, Ton courroux et d’être à la hauteur de la promesse que Tu as associée au jeûne du mois de Ramadan, à savoir, la Taqwa (crainte révérencielle).
J’ai beaucoup parlé du jeûne comme d’autres, alors que ce qui importe, c’est ce qu’il a vocation de faire de moi de par Ta miséricorde et Ta sagesse toutes de bien pour moi. Est-ce que ce qu’il m’a appris à être, craignant-Dieu, pieux, je le serai ? Est-ce que mon état spirituel va évoluer vers la Taqwa ? Si oui, j’en serai profondément reconnaissant à Toi et Toi seul, si non, plaise à Toi de m’en préserver, ce ne serait que de ma faute et de moi seul, faible, négligeant, oublieux et insouciant que je suis.
Et cette mystérieuse « laylatul qadr », une nuit bénie (laylatun mubârakah) d’entre les nuits, une nuit qui est meilleure que mille mois en valeur cultuelle et durant laquelle, les anges (paix sur eux) descendent sur terre vagues par vagues sans oublier que des êtres de lumière ils sont ! Cette nuit me rappelle l’urgence de me laisser guider par le Coran, tellement je m’en suis laissé et je m’en laisse éloigné par le clinquant du monde et par Satan le trompeur. Pourtant, je sais par la connaissance du cœur que seul Ta parole peut me sortir des ténèbres et me conduire vers le meilleur ici-bas et la Félicité dans l’au-delà.
J’essaierai de rester fidèle à ce que Tu as voulu m’aider à être en me prescrivant la pratique du jeûne. Mais, seul, je n’y parviendrai pas. Toi seul peut m’y aider et je Te supplie de le faire. Je sais que rien ni personne ne peut s’imposer à Toi, mais que Tu es sensible à l’invocation comme cela sied à Ta grandeur, Toi Qui écoutes et Qui réponds favorablement à qui essaye de rester dans le droit chemin et qui T’invoque. Je me suis dit que le jeûne est comme une perche que Tu m’as tendue pour que j’échappe à la noyade spirituelle, que je me rapproche de Toi et espérer vivre près de Toi, dans la félicité paradisiaque qui n’a pas de fin. Cette perche, j’ai essayé de la saisir de toutes mes frêles forces sans être sûr que je m’y suis bien agrippé de la façon que Tu veux afin que Tu veuilles bien me tirer vers Toi.
Ô Allah, Sage et Miséricordieux que Tu es, le temps que Tu as imparti à ce mois béni de Ramadan 1444 à partir de l’hégire s’approche de son terme de 29 ou 30 jours. Mais moi, je veux rester Ton fidèle serviteur, pas le serviteur du mois de Ramadan ou Ton serviteur seulement en mois de Ramadan, Toi qui n’as pas de terme, jusqu’au terme que Tu m’as fixé. C’est Ton aide que j’implore de tout mon être, pour ne jamais oublier de me souvenir de Toi et T’être reconnaissant en tout et pour toujours. Rien ne m’agrée plus que Ta guidance, Ton amour et Ton pardon. Au regard de mes manquements et de ces péchés que je commets sans aimer le faire, sans y trouver une once de joie, c’est tout le contraire, je redoute le sort qui sera le mien, mais je voudrais me consoler de savoir que Tu sais que de Toi je suis satisfait.
Imam Ahmaad Kanté