Nous devons respecter les marchands ambulants, qui exercent leur activité sur le sol sans aucune solution mise en place par les autorités. Les promesses faites par certains fonctionnaires de l’État à ces commerçants sont vaines si elles ne sont pas accompagnées d’actions concrètes. Je propose d’organiser ce secteur en créant des marchés gérés par des sociétés immobilières et de délivrer des titres fonciers aux marchands afin qu’ils puissent devenir actionnaires. Cela leur permettra de mieux s’en sortir.
Je crois pas que ce sont ces fonctionnaires qui changeront ce pays. Aujourd’hui, les jeunes continuent de choisir l’immigration, causant des centaines de morts. La baisse des prix n’est qu’une utopie. Prenons le pain par exemple : baisser le prix et la quantité est une illusion.
Le président a fait son show hier. Concernant les impôts, je n’exige rien d’autre qu’une justice fiscale pour tous. Nul ne doit utiliser les impôts pour museler la presse. Je m’oppose également à la précipitation et à l’amateurisme des déguerpissements sans propositions alternatives.
En vérité, nous n’avons pas besoin de dénoncer l’hyper-présidentialisme puisque le Président brille par son inertie : il n’exerce pas ses fonctions, d’où le ralentissement économique et la chute du Sénégal au sein de la CEDEAO. Le Président a beaucoup parlé, mais il a omis de se prononcer sur ses promesses non tenues : appels à candidatures, fonds politiques transformés en fonds secrets, absence de nouvelle monnaie, maintien du FCFA, présence d’armées étrangères, maintien dans le Conseil supérieur de la magistrature, absence de baisse conséquente sur les denrées alimentaires, l’électricité, l’eau, le gaz et le carburant. Ces promesses phares tombent à l’eau.
Mesdames et Messieurs, chers compatriotes, préparez-vous à souffrir avec ces incompétents au pouvoir. Nous avons combattu un système, mais les acteurs du système sont toujours là. Ceux d’entre nous qui avons combattu la mauvaise gouvernance de Macky Sall pendant 12 ans dans l’opposition sommes aujourd’hui marginalisés, tandis que les ministres qui ont transhumé sont récompensés.
Pour rationaliser et réduire le train de vie de l’État, le gouvernement n’a pas besoin de majorité. Le président Diomaye prétend ne pas avoir trouvé de fonds politiques, mais ils avaient déclaré que les fonds politiques étaient « haram ». Pourquoi les transformer en fonds spéciaux ? C’est incohérent.
Le président a avoué que toute poursuite nécessite des preuves. Qu’en est-il des accusations de son Premier ministre contre le régime sortant ? Rien. Ousmane Sonko a porté plainte contre le procureur Bassirou Guèye et certains magistrats impliqués dans le rapport interne de la gendarmerie nationale, ainsi que pour le dossier des 94 milliards de Mamour Diallo et l’achat d’armes.
Concernant le foncier : le président dénonce l’accaparement des terres à Mbour 4 par des privilégiés. Ceux qui doivent baisser le prix des loyers sont eux-mêmes des bailleurs. Il omet de mentionner que deux Sénégalais bénéficient de 17 milliards de fonds publics tous les trois mois sous diverses formes :
– Fonds spéciaux (fonds secrets et politiques)
– Fonds de solidarité africaine
– Fonds d’intervention sociale
– Exonérations et compensations financières
– Autres transferts
– Fonds de sécurité de la Primature
– Et 120 millions par mois pour le Premier ministre
On se joue des Sénégalais. Les tournées du ministre de l’agriculture sont des tournées d’écoute et d’information, mais aucune coopérative agricole n’a été installée. Il prétend que l’engrais est en quantité suffisante, alors que les agriculteurs n’en obtiennent que quatre sacs. La vraie révolution serait de refuser que l’Inde transforme notre phosphate en engrais pour nous le revendre plus cher.
Mesdames et Messieurs, chers compatriotes,
Le président encense son chef de gouvernement, le qualifiant de meilleur Premier ministre de l’histoire du Sénégal. Comment peut-il à la fois se plaindre de l’insuffisance de 100 jours pour faire un bilan et affirmer qu’il est le meilleur ? Pire, il exprime le souhait de le voir devenir président, ce qui ressemble à une dévolution monarchique du pouvoir.
Autre incongruité : Diomaye dit ne pas avoir trouvé de fonds politiques, alors que le rapport d’exécution budgétaire indique que le budget de la présidence n’a été exécuté qu’à hauteur de 28 %, soit 22 milliards sur les 79 votés. Qui dit la vérité ?
Je ne parlerai pas de la santé, car la nomination du médecin personnel des établissements publics de santé est une insulte à l’éthique. Ni de l’école, où nous comptons encore 5 000 abris provisoires et un déficit de 30 000 tables-bancs, tandis que l’État dépense 30 milliards pour confectionner des tenues scolaires. Ce pouvoir a un problème de priorisation.
Les cadres de Gueum Sa Bopp Les Diambars ont travaillé sur des solutions concernant les marchands ambulants, les Jakartalmen, nos rapports avec la France, la déclaration de patrimoine, les fonds spéciaux, le foncier, et la réduction du train de vie de l’État et du coût de la vie au Sénégal. Nous pourrons en discuter au cours des échanges.
Extrait du discours de Bougane Gueye lors de face à face avec la presse, ce dimanche