Dakarmidi- Etre au coeur des préoccupations de nos valeureux citoyens de l’intérieur du Sénégal, souvent oubliés par les politiques de développement s’avère une nécessité et constitue un moyen efficace de prévention et d’atténuation de risques pour préserver la vie et protéger les biens de ces citoyens.
Dans ce sens ce texte vous a été présenté dans les chroniques du Midi, oeuvre d’un jeune intellectuel soucieux de l’avenir de son pays et le bien être de la population de Bangadji, malgré son enclavement :
Une route bitumée, notre rêve de minuit.
Prise entre enclavement et une quasi nullité de l’intervention de l’État en matière de politique de développement, BANGADJ, un village, mais aussi une localité tenant compte des villages environnants qui se rattachent à elle et de sa représentativité locomotive qu’elle se postule à leurs devants ainsi qu’à leur sein, située à une dizaine de kilomètres de la commune de Thiès, la deuxième ville du SÉNÉGAL, et à sept kilomètres de la commune de THIENABA dont elle est partie liée, est exclue irrationnellement du réseau routier national.
Cette situation d’exclusion défavorise beaucoup plus un bien-être social, le reflet des efforts consentis au principe d’une saine démocratie pour le peuple et par le peuple, et gage d’une stabilité sociale sur le long terme, et la stimulation des flux économiques qui se devraient d’avantager au plus les richesses ménagères et contribuer à l’élargissement des relations intercommunautaires. Ainsi, tenant compte de l’un des objectifs du PUDC [Programme d’urgence de Développement Communautaire], une ramification du PSE [Plan Sénégal Émergent], à savoir améliorer l’accès des populations aux infrastructures et équipements socioéconomiques de base : pistes rurales, l’OMD [l’Objectif du Millénaire pour le Développement] semble se désintéresser du sort funeste de cette vaste localité coincée à l’arrière-frontière ouest du bassin arachidier.
Ici le calvaire des populations est à son summum ; relier les quelques petits kilomètres qui séparent la localité de BANGADJI à la commune de THIES, relève d’un véritable parcours du combattant : les routes sont impraticables ! En plein hivernage, jusque récemment, il fallait s’apprêter à des détours d’environ quarante kilomètres pour accéder à cette localité. Si, quand même bien, le problème des eaux de pluie semble être résolu par la mise en place d’un semblant pont qui n’est pas encore mis à l’épreuve dû à la faible intensité de la pluviométrie notée cette année-ci, les difficultés, avec les routes sablonneuses, persistent de plus en plus !
On dirait les routes de l’enfer ! Et cette difficulté à s’y rouler est directement imputée, par les chauffeurs de taxi-brousse, sur le solde des passagers, occasionnant ainsi des surfacturations énormes sur les tarifs de transport ! Mais plus encore les conséquences de cette négligence drastique, de la part des autorités administratives et étatiques qui se devraient de rapporter les cahiers de doléances des populations concernées, ont pas mal influé sur plusieurs aspects du quotidien des habitants. Ainsi pour ne citer que quelques-uns, nous allons nous intéresser notamment à :
¬L’obligation de s’installer à THIES pour les besoins de nos activités [Commerce, Études, Transport, Enseignement, service de santé, service administratif…], alors que c’est une piètre distance de douze kilomètres qui nous sépare !
¬Faute de pouvoir s’intégrer en milieu urbain, les élèves, qui s’installent à la ville, rencontrent d’énormes difficultés pour poursuivre correctement leurs cursus scolaires. De ce fait, le taux d’échec et de désistement, à partir de la classe de 6ème, est trop élevé. Pourtant BangadjI a un établissement scolaire primaire depuis 1957. Cela a permis d’avoir un taux de scolarisation qui avoisine toujours les 100%, mais n’en fait pas autant pour garantir une réussite scolaire à tous !
¬Nos braves mamans, qui fréquentent le marché central de THIES, soit pour vendre les légumes et récoltes produites chez nous [tomates, choux, piments, Ognons, Aubergine, mil, maïs, blé, manioc, arachide, pastèques, bissap, niébé, mangues…], soit pour nous procurer d’autres produits dont nous avons besoin [poisson…], sont contraintes d’y passer essentiellement la nuit pour éviter les retards qu’auraient occasionnés les dysfonctionnements répétitifs au niveau du transport !
¬Faute d’une piste de production, nous rencontrons des difficultés pour ventiler nos récoltes sur le marché. Et par voie de conséquence, les chaînes de valeur sont perturbées et les filières de production s’en trouvent paralysées.
-La mise en réalisation d’un axe routier bitumé, reliant Thiès à Bangadji, ainsi que ce dernier aux autres villages environnant, et pouvant s’étendre par la suite jusqu’au cœur du Baol[Touba Toul], serait un atout qui permettrait le fleurissement de plusieurs activités [aviculture, maraîchage, élevage, agriculture intensive…], et plus encore permettrait une parfaite circulation des personnes et des biens. Nos petits frères pourraient aller assister à leurs cours à THIES et rentrer, sans avoir besoin d’y passer la nuit ou d’y s’installer définitivement !
Tout en espérant bénéficier des avantages du PUDC à travers l’une de ses composantes qui détermine son plan d’action concernant le développement d’infrastructures et d’équipements socio-économiques de base, nous formalisons notre vœu au bénéfice de la construction/réhabilitation du linéaire de 3048 km de pistes rurales promises au monde rural par les récents plans de développement initiés sous la conduite du PSE. Au passage, nous déplorons l’attitude, à la fois passive et ethniciste, reflétant bien plus l’image d’un aventurier politique que la personnalité d’un leader à l’image du très cher Kwame Nkrumah, de son excellence Monsieur le ministre des forces armées, Augustin Tine. De par son influence politique, il aurait pu porter notre voix à l’écoute des instances de décisions comme il a pu bien le faire dans sa localité FANDÈNE, mais il a seulement, sciemment ou inconsciemment, élevé des barrières de différenciation entre fandénois et bangadjois, serers et wolofs, chrétiens et musulmans…
Voici que nous vous présentons notre lettre ouverte !
Aux autorités et dirigeants de ce pays, nous sommes des citoyens sénégalais qui demandent un minimum de considération au respect de tout ce qui puisse contribuer à notre bien-être. Notre plate-forme revendicative s’articule, en général, à la réalisation d’infrastructures de base, dont l’exigence du moment est une route bitumée, pour notre plein épanouissement. C’est notre droit le plus absolu car nous contribuons, en tant que natifs et patriotes de ce pays, à la richesse globale par la création de valeurs ajoutées.
Être des campagnards ne doit pas faire de nous des exclus du système. Quel que soit l’endroit où on peut se trouver, être des citoyens de ce pays nous procure le plein droit de profiter des ressources et richesses dont renferme notre sol et sous-sol.
À toute autorité qui serait amenée à lire cette lettre, nous lui rappelons encore une fois que nous, les populations de la localité de Bangadji, réunis autour d’un seul et unique représentant, demandons la prise en compte de nos revendications et leur réalisation dans les plus brefs délais.
NB: La réalisation d’une piste de production est notre exigence du moment ! Relier Thiès à ToubaToul, par une route bitumée, est une stratégie de développement efficace que les autorités ont royalement dédaignée. Les principales activités fleurissantes, et piliers puissants dans le support de notre économie nationale, l’agriculture et l’élevage, sont quotidiennement menées avec une très grande attention dans cette localité.
Ousmane Samb [Chaka Zulu Samb], natif de Bangadji.