Le maire de la Médina ne décolère pas contre le préfet de Dakar et les Conseillers municipaux qui bloquent son budget de 125 millions destinés aux populations dans le cadre de la Covid-19.
Le maire a finalement réagi aux délibérations portant «Autorisations Spéciales de Recettes et Dépenses» du 08/04/2020 annulées par le préfet de Dakar. Dans le cadre d’une campagne de désinfection des établissements scolaires de sa commune, Bamba Fall a abordé cette question. Selon Bamba Fall, un budget de 125 millions devait être dégagé pour assister les populations en ces temps difficiles marqués par la propagation de la Covid-19, mais des «mains invisibles» ont tout fait pour l’en empêcher. «Il y a des personnes qui sont prêtes à combattre la Médina. Le président de la République a été clair dans ses propos en appelant les maires à soutenir les populations. On avait l’intention de débloquer 125 millions pour soutenir les populations. En réunion du Conseil municipal, 46 ont voté favorablement à la requête contre 18 conseillers qui ont affiché leur opposition disant qu’ils n’ont pas participé au vote. L’autorité administrative leur a donné raison. Cela n’existe pas dans les textes», a réagi le maire de la Médina dans une vidéo diffusée sur le site Dakaractu. Dans les textes, dénonce le maire de la Médina, «le représentant de l’Etat ne doit pas savoir qui est présent et qui ne l’est pas. C’est le quorum qui doit compter. Il doit voir si le quorum a été atteint et voir si la majorité est d’accord». Pour Bamba Fall, «on doit prendre en compte les populations de la Médina qui ont besoin de cette aide et non Bamba Fall. C’est la deuxième fois, que cette aide est bloquée. On est même au courant de complots où des ministres sont impliqués. Qu’il sache que nous n’avons pas peur et nous n’allons pas reculer. Nous n’allons pas lâcher prise parce que c’est la Médina et sa population qui nous intéressent. Nous n’allons jamais faiblir dans le combat et ne reculerons pas d’un iota».
Dans ce différend, le Collectif des conseillers de la Médina a remporté la première manche. Après la saisine dudit collectif demandant l’annulation des délibérations portant «Autorisations Spéciales de Recettes et Dépenses» du 08/04/2020, l’autorité administrative avait finalement accédé à leur demande. Le Préfet de Dakar qui a annulé les délibérations a donné injonction au Maire, de re-convoquer régulièrement le Conseil. En clair : les délibérations de 187 138 885 et de 112 876 073 Frs Cfa ont tout bonnement été annulées. Malgré cette victoire, ce Collectif de 18 conseillers municipaux de la Médina n’a pas été tendre avec le maire Bamba Fall accusé de tous les pêchés d’Israël. «Bamba Fall nous a demandé 110 millions en dépenses diverses, un fourre-tout. A l’arrivée, c’est 312 millions qu’il voulait. Ce qui signifie que rien n’est garanti pour la transparence», avait déploré Abdoulaye Martin Samb qui fait office de porte-parole du collectif. Il qualifie cela à un «scandale» qui ne dit pas son nom. Commentant le document de l’autorité administrative, il signale : «Le préfet a annulé purement et simplement le projet de délibération portant sur l’argument de crédit et l’autorisation 2020 parce qu’il y a vice de forme. Sur la forme, Bamba Fall a violé l’article 146 du Code général des Collectivités territoriales, il a délibéré sans quorum». Forts de cette décision, ils avaient crié victoire soutenant que «le Collectif n’a aucun intérêt à ne pas voter un budget destiné aux populations. Au contraire c’est dans l’intérêt supérieur des populations de la Médina que ces Conseillers agissent». Occasion qu’ils saisiront pour demander de la transparence et de l’équité dans la gestion des deniers de la Commune. «Pour que nul n’en ignore, le Collectif des élus de la Médina fustige avec la dernière énergie, la volonté du Maire à utiliser les fonds de la Commune à des fins politiques et partisanes. Le Collectif souhaite que le budget qui sera prochainement voté soit assujetti à un programme clairement défini et qui tienne compte des intérêts de toute la population de la Médina pour faire face à l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19».