Grâce à une garantie de 516 millions d’euros, soit plus de 337, 9 milliards de francs Cfa, de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga) de la Banque mondiale, l’Etat sénégalais peut accroître sa participation au capital de Dp World Dakar Sa, qui exploite des terminaux à conteneurs dans le Port autonome de Dakar (Pad) et dans le futur Port de Ndayane.
L’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga), institution du Groupe de la Banque mondiale, a émis des garanties à hauteur de 516 millions d’euros, soit plus de 337, 9 milliards de francs Cfa, en faveur de banques étrangères, notamment la Standard Chartered Bank au Royaume-Uni, le Crédit Agricole Corporate and Investment Bank en France et JPMorgan Chase Bank N.A. London Branch aux Etats-Unis, au titre des prêts qu’ils ont consentis à l’Etat sénégalais pour des périodes allant jusqu’à 18 ans, afin de les couvrir contre le risque de non-remboursement, selon un communiqué.
Dans le document, les partenaires financiers précisent que «le produit des prêts bénéficiant de l’appui de la Miga permettra de refinancer les emprunts contractés par l’Etat dans le but de porter de 10 à 40% sa participation au capital de Dp World Dakar Sa, la société qui exploite des terminaux à conteneurs au Port autonome de Dakar (Pad) et dans le futur Port de Ndayane. Il s’agit pour l’Etat sénégalais de renforcer sa position stratégique dans le secteur et d’accroître ses recettes annuelles grâce aux dividendes qui lui seront versés».
La signature de ce projet, qui représente la millième opération soutenue par la Miga depuis sa création, indiquent les responsables de l’agence, «témoigne de sa détermination à poursuivre sa mission, qui consiste à soutenir la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations en mobilisant des investissements privés internationaux au profit de pays en développement. La Miga accorde des garanties au titre non seulement de nouveaux investissements, mais aussi de financements ayant pour objet d’accroître l’envergure, de moderniser, d’améliorer ou de renforcer des projets en cours».
«Ce millième projet de la Miga va permettre à l’Etat sénégalais d’investir dans ses ports et de poursuivre ainsi un objectif stratégique prioritaire, avec le développement d’un pôle commercial majeur dans la région. Les retombées financières et économiques du projet viendront renforcer le budget de l’Etat, ce qui favorisera la relance post-Covid du pays», explique Hiroshi Matano, vice-président exécutif de la Miga, cité dans un communiqué.
La Miga se félicite d’avoir soutenu, au cours des 35 dernières années, des projets financièrement et économiquement viables, respectueux de l’environnement et s’inscrivant en droite ligne des objectifs de développement nationaux. Ce projet de soutien à l’investissement de l’Etat sénégalais dans le Port de Dakar est le dernier exemple en date de l’action que mène l’agence.
Les parts du Sénégal devraient passer de 10 à 40%
Les ports contribuent de manière fondamentale à l’économie sénégalaise et occupent une place centrale dans les plans de développement du pays. Grâce à son littoral qui s’étend sur plus de 700 kilomètres et à son emplacement à l’extrême ouest de l’Afrique et du Sahel, le Sénégal jouit d’un avantage stratégique propice à l’établissement d’un pôle régional reliant l’Afrique au reste du monde. Situé à la jonction de plusieurs routes maritimes très importantes, le Port de Dakar assure des temps de navigation compétitifs en Afrique de l’Ouest.
Le Port de Dakar joue aussi un rôle stratégique crucial dans l’économie sénégalaise, car il est le principal point d’entrée et de sortie des échanges extérieurs du Sénégal et contribue dans une large mesure aux recettes publiques et au Produit intérieur brut. Il aide également à renforcer l’intégration régionale et à faciliter les échanges au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest, une grande partie des importations du Mali transitant par ses installations.
Les autorités sénégalaises ont décidé d’accroître la participation de l’Etat au capital de Dp World Dakar Sa, qui est l’un des exploitants des terminaux à conteneurs du Port de Dakar et l’un des futurs exploitants de la nouvelle plateforme qui doit être construite à Ndayane. L’acquisition de parts supplémentaires du capital de Dp World Dakar portera également la participation de l’Etat au partenariat public-privé à un niveau similaire à ceux observés pour d’autres partenariats de ce type jugés importants sur les plans national, économique et stratégique.
L’instrument de prêt couvert par la Miga devrait, selon les partenaires financiers, «abaisser la valeur actuelle du montant total du service de la dette des emprunts qu’il refinance. La restructuration de la dette sur une échéance plus longue devrait aussi, selon les estimations, réduire les obligations au titre de service de la dette à court terme et accroître la souplesse des opérations dans un contexte actuellement caractérisé par la rigueur des conditions de financement à l’échelle mondiale. Grâce aux dividendes que lui procurera sa participation accrue au capital de Dp World Dakar, l’Etat devrait aussi pouvoir tirer un rendement positif de ses investissements, compte tenu des résultats obtenus jusqu’à présent par Dp World Dakar et des perspectives de la société».
En outre, note le document, «le Sénégal cherche, dans le cadre de cet investissement, à devenir un partenaire essentiel des opérations de transbordement de marchandises dans la région en tirant mieux parti de l’emplacement stratégique de Dakar et en contribuant à l’expansion du port. Les autorités seront aussi mieux placées pour participer à la prise de décisions stratégiques par Dp World Dakar concernant l’expansion future du port, sachant toutefois que le contrôle ainsi que l’exploitation des installations au quotidien continueront d’incomber à la société, conformément au modèle de partenariat public-privé».