En ce 31è anniversaire de l’assassinat de son époux, la veuve de Thomas Sankara assassiné le 15 octobre 1987, rappelle son obstination à connaître les circonstances de la mort de l’ancien président burkinabè (1983-1987).
Du haut de ses 65 ans, Mariam Sankara née Sérémé n’a encore rien perdu de son énergie discursive. Surtout, lorsqu’il s’agit de parler de son époux lâchement assassiné le 15 octobre 1987. En ce 31è anniversaire, la veuve Sankara, en bonne ancienne première dame, s’est encore adressée à ses compatriotes.
L’occasion de saluer des avancées enregistrées depuis 2015 dans le dossier. « Le Président Macron a respecté son engagement – pris publiquement lors de sa visite officielle au Burkina Faso – en donnant une réponse positive aux requêtes du juge burkinabè. Actuellement, la commission rogatoire a été mise en place en France et un juge a été nommé à cet effet. Le secret-défense a été levé en ce qui concerne les archives classifiées sur l’assassinat du Président Sankara », s’est félicitée la veuve Sankara dans son discours rendu public ce 14 octobre.
Mais, l’irrepressible soif de vérité continue d’accabler une femme qui ne sait toujours pas ce qui s’est pour que Thomas Sankara ait quitté ce monde. « Nous osons espérer que l’ensemble de ces archives seront mis à la disposition du Burkina. Mais surtout, que le juge y trouvera les informations qui lui permettront d’avancer dans son travail », a déclaré la veuve Sankara dans son message.
Le soir du jeudi 15 octobre 1987, la télévision nationale du Burkina Faso annonce la nouvelle. Alors que les moyens de communication étaient encore rudimentaires dans une Afrique sous-développée, la nouvelle se répand pourtant comme une trainée de poudre à travers tout le continent : « Le camarade Sankara est mort ».
Adulé et aimé dans toute l’Afrique ou presque pour sa vraie et farouche lutte contre l’impérialisme, son authentique panafricanisme et sa modestie exempte de quelque hypocrisie, le 5è président du Burkina Faso fut pleuré partout dans le continent.
Mais, beaucoup d’Africains ont déjà tiré leur révérence sans pour autant avoir su qui a vraiment tué celui qui, en deux ans seulement, avait « vaincu la famine dans son pays », selon l’expression de Jean Ziegler, ancien cadre de la FAO.
Celui qui reste aux yeux de beaucoup d’observateurs « le défenseur incontesté » de la cause féministe. Ce « Che Guevarra africain » qui gît aujourd’hui dans le Panthéon des grands hommes que l’Afrique ait jamais connus : Lumumba, Nkrumah, Mandela, etc.
La rédaction