Nous avons gagné la coupe d’Afrique en battant l’Égypte aux tirs aux buts.
Nous sommes allés à la coupe du monde aux dépens de la même formation dans les mêmes conditions et de la même manière après avoir au paravant rendu à Dakar le but encaissé en Égypte.
Notre participation à la coupe du monde à défaut d’être bonne est honorable si l’on tient compte de l’absence de Sadio mane de la valeur réelle de notre équipe et de la forme du moment de nos joueurs.
En vérité notre victoire à la coupe d’Afrique méritoire sans aucun doute ne traduit pas pour autant une domination outrageuse et nette du football africain comme ce fut le cas en d’autres époques par d’autres pays.
Nous le devons surtout aux qualités exceptionnelles de Sadio Mane sur le terrain et en dehors à travers des actions de génie décisives et des comportements de gentleman et humanistes qui ont ému puis séduit le monde entier et rallié même le roi pelé le meilleur de tous à la cause de notre football. Quel honneur !
Nous le devons aussi on ne doit pas le sous estimer à l’engagement de l’état qui a mis l’équipe nationale dans des conditions de performance jamais égalée et par la sollicitude constante du président de la république.
Aucune fédération avant n’a bénéficié d’autant d’égards d’attentions et de moyens.
Ne nous trompons cependant pas, Sadio Mane aujourd’hui c’est ce qui se trouve de mieux dans le continent et qui différencie le Sénégal des autres équipes africaines.Sans lui ,force est de constaté que nous devenons vulnérable une équipe comme les autres pour ne pas quelconque capable de gagner mais susceptible de perdre.
Il nous sera difficile dans ces conditions de nous maintenir longtemps sur le toit de l’Afrique comme l’ont fait l’Égypte le Cameroun le Ghana ou le Nigeria.
Cela transparaît au travers de la radioscopie de notre football qui révèle un déséquilibre structurel handicapant qui plombe toute possibilité de bonification de notre football local et donc de promotion de footballeurs locaux au point que nous restons encore grandement dépendants de binationaux ou d’expatriés pendant que nos clubs qui évoluent dans une ligue nationale qui n’en est pas une ne dépassent jamais les phases de poules de la ligue des champions africaine.
Si nous voulons atteindre les sommets et y rester quelque temps il est indispensable de réformer notre football local de le développer de le rendre compétitif et pourvoyeur de pratiquants de qualité.
La ligue nationale doit être une vraie ligue au sens étymologique du terme.
Les conditions matérielles financières et structurelles doivent être réglées.
Les clubs pour être éligibles doivent satisfaire quelques obligations financières complétées par une subvention incontournable de l’état leur permettant de payer des salaires corrects aux pratiquants techniciens administratifs personnel subalterne et d’appui pendant une période déterminée qui doit être mis à profit par le club pour jeter les bases d’une autonomie financière socle de toute émancipation.
La fédération doit en sus de ses obligations propres veiller au respect des règles par tous et restaurer l’autorité des présidents de clubs véritables acteurs du football qui ont vu ces dernières années leurs pouvoirs et prérogatives progressivement transférés aux présidents de ligues régionales dont le rôle initial consistait à présider l’assemblée des clubs et d’organiser les compétitions avant que cette dernière prérogative ne fut transférée à ceux qui faisaient le match c’est à dire les clubs. Le développement du football passer par les clubs . Au Sénégal il passera par les clubs traditionnels ou ne sera pas.
Partout dans le monde ce sont les clubs traditionnels centenaires bicentenaires tricentenaires qui dominent la discipline.
La fédération elle même devra revoir ses relations fonctionnelles avec les navetanes cette organisation qui gère les compétitions de vacances doit faire l’objet d’un audit technique pour évaluer ses performances à l’aune des moyens mis en œuvre et du temps imparti mesurer objectivement son impact sur notre football et envisager si nécessaire une réorientation dynamique et intégrée. Les navetanes sont sous la responsabilité morale de la fédération et ne sauraient aucunement interférer sur celle de la fédération .
Elle devra aussi songer à réaliser son autonomie financière et se libérer de la mane de l’état qu’il n’hésite d’ailleurs pas le cas échéant à renvoyer à sa copie servant la réthorique selon laquelle il ne doit pas s’immiscer dans la gestion du football.
En somme il faut rétablir la pyramide administrative du football qui place le président de club au sommet.
Ousseynou keita
Ancien premier vice-président de la FSF
Ancien président de l’USRAIL
Ancien président de l’Inter Club