« L’homme puissant qui joint l’audace à l’éloquence devient un citoyen dangereux quand il manque de bon sens », disait Euripide. Antonio Guterres est un afro pessimiste irréductible. Aujourd’hui, du haut de la tribune de l’ONU qu’il dirige, il jette sur l’Afrique un long regard de désolation quasi imminente qu’il annonce à la face du monde, dans un rôle taillé sur mesure d’oiseau de mauvaise augure.
Il est vrai qu’il a manifestement intérêt à désigner la brindille d’herbe qui pend à nos yeux, au lieu de s’occuper de la poutre qui pend à l’œil d’une ONU quasi aphone depuis le début de cette catastrophe mondiale, dépassée autant que son machin l’OMS, et qui peine à intégrer la dynamique de la lutte contre la pandémie, tout autant qu’à se projeter vers l’avenir, tant il se pose avec acuité le débat sur ses missions, rôles et utilités, en ce contexte de profonds changements structurels où un nouvel ordre mondial s’affirme de plus en plus, sans que sa place sur cet échiquier ni son influence future ne soient clairement identifiés, ou définis. L’ONU aussi joue sa survie, dans le monde d’après Covid-19 !
C’est pourquoi Antonio Guterrez a manifestement perdu pied. Sa sortie aussi scandaleuse que révoltante prouve à suffisance que « dans la conduite ordinaire des hommes, il y a plus de déterminations irréfléchies que de démarches prudentes », malheureusement.
La réalité du terrain en Afrique est à l’opposé de son alarmante et malencontreuse sortie. Aujourd’hui le continent est certes touché par la pandémie du Covid-19. A entendre Antonio Gutteres, nous sommes d’ores et déjà condamnés, bien avant que d’avoir commencé à livrer le combat. Et il est si conforté dans ses prévisions macabres qu’il en oublie que la somme de leçons apprises des peuples qui ont vaincu la pandémie est un apport supplémentaire pour les pays appelés à faire face à la propagation de cette pandémie
L’Afrique est prête. L’Afrique est mobilisée. L’Afrique sait manifestement que « la dignité est dans la lutte », et nous sommes déterminés absolument comme nous l’avons toujours fait tout le temps que nous avons été laissés à nous-mêmes, à vaincre le Covid-19.
Notre résilience n’est plus à prouver en effet.
Ceux qui veulent la disparition de l’Afrique et prédisent un effondrement démographique pour s’ériger en neocolons ont trouvé un serviteur à la hauteur de leur complot.
Malheureusement, à force de zèle et d’empressement, il a raté sa mission.
Finalement, la question qui mérite d’être posée est celle de savoir à quoi servent les institutions internationales, quand elles ne servent plus les hommes, mais sont à la solde de causes obscures et dangereuses, qui mettent en péril l’humanité toute entière, et menacent la stabilité mondiale.
L’Afrique devrait tirer les conséquences de cette volonté délibérée de l’isoler, et d’affaiblir son leadership. L’intégration économique africaine sera la charpente de la reconnaissance politique qui est due à son rang, en effet. Le dialogue des peuples et des cultures doit déboucher sur un renforcement stratégique de ses organisations communautaires, et de la position de l’OUA.
Sinon, au sortir de cette pandémie du Covid-19, nous serons pillés et détroussés bien plus qu’après le congrès de Berlin et la balkanisation consécutive du continent.
Apprenons des erreurs du passé, et que nos élites politiques se retrouvent en urgence, pour une réponse politique et économique concertée face à cette épidémie, et une mobilisation conséquente qui prouvera à la face du monde que l’Afrique n’est pas prête à se faire vampiriser par toutes ces puissances économiques qui fourbissent leurs couteaux de dépeçage sous l’œil bienveillant d’un Antonio Guterres prêt à leur délivrer un mandat d’ingérence sanitaire pour une occupation imminente de notre continent.
Antonio Guterres a sonné le tocsin.
Que chacun prenne ses responsabilités.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R