Dakarmidi – Deux journalistes algériens ont été placés hier soir, jeudi 25 octobre 2018 en détention préventive après avoir été inculpés de diffamation, et un troisième pour outrage aux institutions et atteinte à la vie privée, ont annoncé leurs avocats.
Placé en garde à vue lundi soir, le directeur des sites d’information Algérie Direct et Dzair Presse, Adlène Mellah, a été inculpé jeudi “d’outrage aux institutions”, “enregistrement ou prise de vue sans autorisation ou consentement” et “atteinte à la vie privée”, puis incarcéré, a indiqué à l’AFP son avocat Me Adelghani Badi. Il risque jusqu‘à cinq ans de prison.
Il est visé par des plaintes émises par Anis Rahmani, PDG d’Ennahar, principal groupe privé algérien de média, par le préfet d’Alger Abdelkader Zoukh et par le PDG du conglomérat algérien d‘électronique et électroménager Condor, Abderrahmane Benhamadi.
Selon son avocat, il a été déféré en compagnie d’un ancien footballeur, d’un comédien et du frère d’Amir.dz, un cyberactiviste basé à l‘étranger, qui dénonce sur sa page Facebook aux deux millions d’abonnés, les supposées turpitudes de certains dirigeants algériens et que ses détracteurs accusent de se livrer au chantage.
Jeudi soir, la gendarmerie algérienne a annoncé avoir démantelé un réseau utilisant les “réseaux sociaux et Internet à des fins criminelles”.
D’autres journalistes inculpés
L’enquête porte sur des faits de chantage, publication de photos dégradantes sur Facebook, d‘émission de fausse monnaie, de diffusion de données personnelles obtenues illégalement, d’atteinte à la vie privée et de diffamation, précise la gendarmerie qui n’a pas divulgué l’identité des personnes arrêtées.
M. Rahmani et Ennahar TV sont depuis plusieurs semaines l’une des cibles privilégiées d’Amir.dz qui dénonce leurs liens présumés avec certains dirigeants algériens.
De leur côté Abdou Semmar et Merouane Boudiab, respectivement rédacteur en chef et journaliste du site d’information Algérie Part, placés mardi en garde à vue, ont été inculpés de “diffamation” contre Ennahar, sur plainte de M. Rahmani, a indiqué à l’AFP leur avocat, Me Amine Sidhom.
“Nous ne connaissons pas exactement l’article” visé par la plainte “car nous n’avons pas encore obtenu copie du dossier”, a-t-il expliqué. Algérie Part a récemment relayé des accusations lancées contre M. Rahmani par Amir.dz, a constaté l’AFP.
La diffamation est passible de deux à six mois de prison, selon le code pénal algérien.
Afp
La rédaction